L'histoire :
Red Sonja est dans la forêt de Darkwood, un lieu où elle a si souvent fait de drôles de rencontres. Pour une fois, elle tombe sur une famille de paysans plutôt simples et normaux. Elle leur demande simplement de l’eau et un petit renseignement. Ils lui donnent avec joie de quoi s’abreuver. Mais quand elle leur demande ce qu’est cette Tour au loin, ils changent d’attitude. Ils sont tous comme frappés de terreur et ils quittent sans un mot la guerrière rousse. Cependant, on ne tourne pas le dos à Red Sonja et celle-ci attrape rudement le père. Cela aurait pu vite tourner au combat si un étranger n’était pas venu interrompre la dispute. Il dit s’appeler Ghunthar. Les paysans ne demandent pas leur reste et s’enfuient le plus vite possible. Red Sonja ne comprend pas ce qu’il se passe et pourquoi cette satanée tour effraie tout le monde. Ghunthar essaie de la rassurer : ce que personne ne connaît fait peur aux superstitieux. Il demande ensuite l’aide de la guerrière pour une mission simple : il faut se rendre dans la Tour et amener ce coffre à une vieille femme qui y vit. Mais elle ne devra pas ouvrir ce coffre. À peine Red Sonja acquiesce t-elle, que Ghunthar disparaît. Elle se demande bien pourquoi il ne fait pas lui-même cette tâche. Mais elle ne fait pas partie de ces gens qui ont peur de tout… loin s’en faut !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection rétro sur les aventures de la célèbre Red Sonja s’achève par ces récits qui balaient la période de 1975 à 1995. Ce retour en arrière montre à quel point les récits plus récents de la guerrière Hyrkankienne ont tout de même bien perdu en qualité avec les années. En effet, ici, un peu à l’image de son pendant masculin Conan, tout est centré sur l’aventure dans un milieu d’heroïc-fantasy hostile et ténébreux. Les mini-récits jouent sur le danger, les combats violents, la sorcellerie macabre et les actes de bravoure. Certains passages reviennent en plus largement sur le passé violent et sombre de Red Sonja et vous aurez même le droit à quelques récits aux idées insolites, comme Red Sonja qui apparaît sous 5 formes devant un magicien qui s’est trompé dans son invocation, un duel à mort avec des assassins de la Maison des Ombres, une rencontre improbable avec un ange, un casting très particulier pour devenir une nounou ! Évidemment, il manque la poésie de l’écriture si particulière de Robert E. Howard, pleine d’un lyrisme barbare et sauvage, mais il y a tout de même quelques beaux auteurs historiques comme Roy Thomas ou Franck Throne et cela se sent avec un style épique et flamboyant. Red Sonja n’a rien à envier à Conan le Barbare tant la furie rousse est pleine de courage et son caractère particulièrement ombrageux. Les différents dessinateurs constituent également une belle curiosité avec des styles très différents où l’on passe d’un graphisme macabre à la Creepshow pour céder la place au style élégant de John Buscema. Tout n’est pas du même niveau et cela se ressent sur la beauté même de Red Sonja, parfois totalement méconnaissable. Malgré tout, on aime revenir aux sources d’une guerrière incendiaire !