L'histoire :
Thalia Rosewood retrouve ses amis au restaurant. Enfin des amis, pas tout à fait non plus car des amis elle n’en a pas vraiment. Quand elle s’installe à table, elle pose son regard en face d’elle et ne peut se détacher de ce qu’elle voit : une femme très âgée qui mange avec un groupe et qui est intubée. Thalia ne comprend pas ce qu’elle fait là : quand on est proche de la mort, pourquoi aller au restaurant ? Elle contemple la personne sans pouvoir s’en empêcher. Elle est fascinée par la mort depuis longtemps. Son job aux pompes funèbres l’a amené à s’y intéresser encore plus. Elle finit par aller aux toilettes pour se débarrasser de cette pensée. Alors qu’elle se lave les mains, elle a la surprise de voir la vieille dame rentrer avec son système de perfusion et d’appareil respiratoire. Troublée, Thalia ne cache pas sa gêne, d’autant que l’inconnue lui adresse la parole. Elle a remarqué que la jeune femme la regardait depuis le début. De façon maladroite, Thalia lui explique qu’elle est fascinée par la mort. Loin de s’en offusquer, la dame continue à parler avec elle. Elle n’a pas peur de mourir, bien au contraire : elle attend cela avec impatience ! Elle lui propose même de fumer une cigarette : elle est obligée de se cacher de ses filles car avec tous ses soucis, la cigarette n’est pas recommandée. Thalia cherche son briquet, amusée par la situation inédite. Mais alors qu’elle plonge son regard dans son sac à main, la vieille dame se saisit vigoureusement de sa bonbonne d’oxygène et la soulève pour frapper Thalia au visage !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Euthanaute : en voilà un joli néologisme. Un euthanaute est une sorte de voyageur qui passe comme une frontière de la vie à un état proche de la mort. A partir de ce postulat, nous plongeons dans une bien étrange aventure où la secrétaire aux pompes funèbres Thalia explore cet entre-deux mondes très spécial. Cette réflexion sur la vie après la mort, le deuil et les croyances autour de toute cette thématique pourrait constituer une superbe histoire. Malheureusement, le récit se perd en circonvolutions complexes et insaisissables. Le côté tortueux de l’intrigue provoque une sorte de fascination mais il s’accompagne également d’une inévitable déception au fur et à mesure de la lecture. D’accord, le sujet de la mort est opaque mais doit-on pour autant en faire un magma qui n’a ni queue ni tête ? Pourtant, la jeune scénariste campe des personnages atypiques et qui lui ressemblent certainement : tatouages, piercings, cheveux colorés, drogue et rock n’roll... Le dessin de Nick Robles représente bien cet univers décalé, notamment avec quelques belles pages où le mystère et l’évanescence dominent. Malgré tout, on n’aura pas bien compris l’intérêt de ce comics. Mais peut-on comprendre ce qui se cache après la vie ?