L'histoire :
L’équipage du Fuwalda se révolte : c’est une mutinerie ! Le capitaine et ses hommes sont impitoyablement massacrés. Seuls quelques personnes sont encore en vie comme la famille de Lord Greystoke. Un des mutins calme les révoltés et annonce qu’ils libéreront les nobles en les abandonnant dans la prochaine île déserte qu’ils croiseront. John Clayton, Lord Greystoke, est fou furieux : l’abandonner lui et les siens, cela équivaut à signer son arrêt de mort. Pourtant, c’est cela ou la mort. La famille Clayton est donc abandonnée et voit au loin partir leur propre bateau. Pendant un mois, les naufragés construisent une cabane pour créer une vie décente. Il était temps car les prédateurs se font nombreux dans cette jungle et des fauves tournaient régulièrement autour de leur campement. Lady Alice donne naissance à un fils mais cette nouvelle vie qu’elle déteste a raison de sa santé. Elle meurt peu après, laissant son mari seul avec son fils. Quelques jours plus tard, des animaux se montrent de plus en plus curieux devant le spectacle de cette étrange cabane. Des grands singes notamment viennent régulièrement contempler cette boîte de bois qui leur est inconnue. Kerchak, le roi des singes, est le premier à rentrer dans la maison. Lord Greystoke tente de faire face à la bête mais le combat est par trop inégal et l’immense singe tue l’homme blanc sans difficulté. Les singes se pressent autour du bébé. Kala la guenon se saisit de l’enfant, mue par un instinct maternel. D’arbres en arbres, elle adopte ce petit bout d’animal. Ainsi est née la légende de Tarzan...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Graph Zeppelin continue ses rééditions de l’artiste Russ Manning sur Tarzan. Ce volume de plus de 300 pages réédite les adaptations des tout premiers romans d’Edgar Rice Burroughs, le créateur du roi de la jungle. Sept grandes histoires sont ainsi proposées avec, en plus, l’ajout pour chacune d’elle des précisions sur ce qui manque dans ces adaptations par rapport aux romans d’origine. Le scénariste Gaylord Du Bois adapte très fidèlement les romans avec des encadrés narratifs très littéraires et un style qui sent bon l’aventure. Une véritable mine d’or, donc, pour les fans du super héros de la jungle avec un slip léopard. D’autant qu’il y a des moments surprenants avec un Tarzan qui utilise des armes de guerre, qui rencontre des animaux préhistoriques ou qui mène des aventures avec son fils, qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Pourtant, les ficelles sont parfois usées, comme une liane qui serait abîmée par le temps. Ainsi, on voit sans arrêt les mêmes fins où Tarzan est libéré par ses amis animaux, quand il est capturé, par exemple. Certains passages sont également trop exotiques et flirtent le ridicule, mais témoignent d’une époque ancienne : imaginez Tarzan, l’homme sauvage par excellence qui apprend l’anglais seul et qui devient ensuite un riche propriétaire aux habits coloniaux... Cependant, le vrai spectacle est à voir du côté du graphisme de Manning. Prendre la succession de l’immense Burne Hogarth est tout sauf une sinécure et pourtant, la relève est bien assurée. Le trait est certes moins dynamique mais Manning ne fait pas dans l’exagération et offre des planches d’une élégance rare. Bien loin du musculeux et farouche Tarzan de Hogarth, celui de Manning est plein de noblesse. Les fans de Tarzan vont pouvoir pousser un long cri de plaisir devant cette belle réédition !
