L'histoire :
Perdu dans ses pensées, le Dr Banner est persuadé que la vie est une loterie et qu'il n'est qu'un dé. Il parcourt le pays, mais le jeu semble aller trop vite pour lui. Le croupier envoie et lui est à la traîne. Il subit. Il était persuadé d'être tout près de faire sauter la Banque, mais désormais il se sent faible et dépourvu de bonnes mains depuis longtemps. Il se sent dépassé. Les enjeux sont trop importants. Rien en va plus... Cela a commencé il y a deux semaines, dans une piaule qu'il avait trouvée près de Roanoke. Sa main gauche tremblait tant qu'il ne pouvait plus rien faire avec. Et ces picotements dans le nez... Puis les lèvres glacées. Un rhume, pensait-il. Tout au plus une grippe. Mais Banner est un scientifique et il ne peut pas se mentir bien longtemps. Mauvaise pioche : le diagnostic est fatal. Maladie incurable !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour une fois, ce volume ne propose pas la 1ère apparition du personnage consacré. Pas de premier épisode rétro qui nous remet dans le jus des productions old school. Cette fois-ci, on revient en 2000, quand la série était tenue par Paul Jenkis à l'écriture et Ron Garney au dessin. Le scénariste va jouer à fond la carte du pathos, avec un Banner qui se meurt et son psychisme qui éclate en 1000 morceaux, comme autant de facettes et d'identités multiples de Hulk. Tel un psychotique, il se retrouve à plusieurs dans sa grosse caboche d'intello. Cela donne une mise en scène spéciale pour lancer l'arc, le décor étant l'inconscient torturé du Dr Banner, pour des scènes à la limite du délire psychédélique ! A cette jolie schizophrénie, ajoutez ces salopiauds de l'Armée et leurs horribles cobayes à base de rayon gamma et c'est parti pour plus de 200 pages, avec les grosses castagnes qui vont bien. La mécanique de la narration de Paul Jenkins est d'un grand classicisme : le calme avant la tempête, le monstre sous contrôle jusqu'à l'explosion. La souffrance de Banner est omniprésente mais elle est balancée par le burlesque de la situation, avec moult monstres verts, qui donnent aussi l'occasion de bâtir quelques scènes au visuel vraiment sympa. Autre thème central du récit : la relation que les hommes ont aux femmes. Et pour compléter le clin d’œil au complexe d’œdipe, le personnage de la psy est un élément moteur de quelques épisodes. Ron Garney, quant à lui, fait dans le simple mais efficace. Son découpage amène aussi beaucoup de dynamisme, si bien qu'on se plaît à suivre cette histoire pourtant prévisible de bout en bout ! Un récit qui remplit bien sa fonction de divertissement.