L'histoire :
1775, à Lovecraft, dans la baie du Massachusetts, les forces loyalistes du Roi George III ont pris possession des terres de la famille Locke ainsi que de leur manoir. Benjamin et Miranda assistent désespérés à la pendaison de leurs parents, jugés comme des traitres. La nuit venue, les deux enfants Locke emmènent une chèvre près de la falaise. Là-bas, ils atteignent une grotte dans laquelle leur frère Joshua a trouvé refuge. Ce dernier s'est glissé en ces lieux avec une poignée d'insurgés. Le malheur touche une fois encore la famille Locke puisque Joshua a semble-t-il, péri suite à un phénomène étrange. Afin de pouvoir rester dans les tunnels, les soldats ont du drainer l'endroit. Mais ils ont aussi découvert une porte étrange, un passage ouvrant le monde aux démons...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Locke & Key nous a mis à chacun de ses albums une gigantesque baffe. Le cinquième opus, Rouages, ne contredit pas cette donne. Joe Hill est un auteur extrêmement talentueux et nous le prouve avec ce volet. Alors que l'on peinait à se remettre du rebondissement final du précédent tome, où Zack prenait possession du corps de Bode, le scénariste ouvre Rouages dans un contexte inattendu. Plutôt que de reprendre là où il nous avait laissés, Joe Hill nous emmène en pleine guerre d'indépendance. On y voit l'un des ancêtres de la famille Locke découvrir l'existence d'une porte ouvrant les enfers et enfouie au plus profond d'une grotte de Lovecraft. Le récit est malin, malicieusement construit et plutôt que de nous montrer comment va tourner l'opposition entre les Locke et le démoniaque Zack, Joe Hill dévoile les différents secrets entourant le passé de la famille et l'origine de tous les maux. C'est brillant et totalement passionnant. Voir déambuler le père des enfants Locke encore adolescents éclaircit de nombreuses choses et dévoile également le véritable caractère de celui qui deviendra le grand méchant de la série. L'histoire est captivante et ne vous lâchera à aucun instant. La tension est omniprésente et le sentiment que tout peut partir en vrille hante les esprits. Joe Hill s'appuie une fois encore sur les qualités de Gabriel Rodriguez. Le dessinateur dispose d'un talent considérable et nous laisse estomaqué à chaque album. Ses cadrages déroutants, son trait soigné et la grande finition de l'ensemble font de Locke & Key une œuvre aussi inattaquable visuellement que narrativement. Alors que le requiem macabre de Zack s'achèvera avec le prochain Omega à venir, entrez donc dans la divine comédie de Locke & Key. Génial.
