L'histoire :
Adolescente, Jade vit dans une maison de banlieue. Depuis peu, derrière son jardin, elle a remarqué l'apparition d'un grand escalier blanc, constitué de solides pierres blanches. Celui-ci se dresse fièrement, indéfiniment. Il ne mène nulle part. Les enfants du quartier de Jade passent souvent devant cet escalier. Ils l'admirent et se lancent des défis : qui ira le plus loin pour faire la course et l'escalader ? Qui ira le plus haut possible ? Tous les enfants finissent par rebrousser chemin en redescendant en gloussant. Certains y restent seulement quelques minutes, d'autres y restent beaucoup plus longtemps. Après avoir regardé toutes ces personnes s'y aventurer, Jade prend une décision. Aujourd'hui, c'est son tour. Mais avant de partir, elle se pose une question : que va-t-elle mettre dans son sac pour monter cet escalier ? Qu'est-elle censée emmener ? D'habitude, Jade n'a pas autant de courage, mais la situation est si improbable, qu'elle se lance. Juste derrière sa maison, elle pose le pied sur la première marche et débute son ascension. Elle avance, de nombreuses marches s'étendent derrière elle et bien plus l'attendent à l'avant. Une créature mystérieuse volante avec un grand manteau couleur voie lactée et une tête de chat, se place à côté d'elle et l'accompagne. Il lui demande de la suivre et lui montre la vraie nature de cet escalier, qui lui permet de revivre des souvenirs.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce format cartonné franco-belge, les éditions Kinaye mêlent fantasy et sujet de société. Jade Zhang, autrice sino-canadienne, livre un récit introspectif qui aborde notamment la question des violences intra-familiales. L'héroïne est une adolescente qui voit apparaître un grand escalier blanc derrière sa maison. Tous les enfants l'empruntent, mais ils descendent assez rapidement. Curieuse, elle tente l'expérience et découvre que l'escalier est magique. A mesure qu'elle grimpe, elle entrevoit des souvenirs. Ils sont heureux au début ; et plus elle fait l'effort de monter les marches, plus des souvenirs douloureux et enfouis ressurgissent. Métaphore du travail sur soi et de l'accompagnement psychologique, une créature féline imaginaire constitue l'élément qui lui permet de se questionner sur son passé, sur les problématiques rencontrées. La violence de son père lui revient en mémoire, une violence dirigée vers elle directement, mais aussi contre les autres membres de son entourage. Elle sensibilise avec douceur à ce sujet, en s'adressant directement aux adolescents. Un dossier en fin d'ouvrage permet également de mieux décrypter les différents types de violences, pour mieux les identifier et les prévenir. Les illustrations, dans les tons de violet et de jaune, contribuent à la création d'un monde parallèle onirique, dans lequel le réel a toute sa place.
