L'histoire :
Cannon Cove, Oregon. Pays de forêts luxuriantes bordées par la mer, de légendes de pirates, d'huitres gouteuses et lieu de tournage d'un des films d'aventures pour enfants les plus aimés de tous les temps. L'endroit rêvé où passer son enfance. C'est ce que pensent ceux qui ne vivent pas ici. Sauf que Wilder s'y ennuie ferme, avec son job au Coffee Hut. Ce jour-là, quatre types, puants à souhait, s'y arrêtent pour demander le chemin du seul musée du bled, consacré aux fameux films. Wilder leur indique la route et envoie dans la foulée un sms à sa copine Macy, qui y travaille : «des relous arrivent». Juste à ce moment-là, le musée reçoit une donation particulière, parce que le vieux Capitaine Denby est décédé et qu'il a légué au musée un vieux coffre plein de babioles. Macy n'y prête pas immédiatement attention mais la nuit d'après, quand elle en parle à ses copines, elles décident ensemble de regarder ce qu'il contient vraiment. Et les voilà qui découvrent une vieille carte et une boussole...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Misfit City est une série qu'on doit à deux scénaristes qui ont œuvré pour le cinéma et la télé. Mais leur savoir-faire transposé au comic book est totalement convaincant, tant ce premier volume, sur deux prévus, est limpide. Cinq ados attachantes (Kirsten Smith est issue du «Girl Power» des années 90) et aux traits de caractère différents sont les personnages principaux qu'on identifie bien et qui forment un groupe de copines très sympa. Prenez également un cadre géographique marqué, avec un bled charmant, où tout le monde se connaît mais dans lequel tout ronronne un peu trop pour que ces cinq lycéennes s'émancipent. Et enfin, ajoutez la bonne vieille chasse au trésor et vous avez les ingrédients classiques de cette aventure. Et c'est bien connu, c'est avec des ingrédients simples qu'on peut aussi faire un petit plat succulent. C'est donc le cas avec Misfit City, parce que les dialogues sont bien écrits, que les scènes s'enchaînent avec fluidité, qu'il y a ce qu'il faut d'actions, de mystère et d'humour. Et des références historiques et à la culture populaire. Naomi Franquiz fait aussi du bon boulot aux pinceaux. Son graphisme donne véritablement vie aux personnages car elle met le paquet sur les expressions. La simplicité de ses compositions amène un effet «naturel» à l'ensemble, qui s'avère en réalité très travaillé, à l'image des décors, du chara design des personnages et des couleurs de Brittany Peer, qui embrassent un large spectre. Voici donc une jolie nouvelle pincée de fraîcheur que nous propose les éditions Kinaye, avec un petit goût de madeleine de Proust façon Le club des Cinq, au féminin !