L'histoire :
Dans toutes les galaxies, les habitants des planètes se passionnent pour Space Battle Lunch Time, une compétition culinaire filmée et diffusée sous la forme d'épisodes. Un peu comme Mastoc Chef ou le Bon, la Brute et le succulent. Six chefs provenant de différentes galaxies s'affrontent, en devant préparer un plat dont l'ingrédient de base est choisi par les trois Chefs étoilés. A l'issue de chaque épisode, un candidat est impitoyablement éliminé. Ce jour-là, sur Terre, Poeny, apprentie pâtissière, accueille une drôle de grenouille dans son shop, qui vient chercher des boissons caféinées. Poeny lui suggère une petite douceur, des mini-cakes carotte-cerise dont elle a élaboré la recette. Le petit batracien s'excuse car il doit répondre à un appel téléphonique. C'est ainsi qu'il apprend qu'un candidat qui avait été retenu pour l'émission vient de communiquer sa défection. Ni une, ni deux, la petite rainette demande à Poeny si elle veut participer à la compétition. La réponse est immédiate et c'est un grand oui ! Poeny rejoint les installations et plateaux du concours, mais elle ne pensait pas que tous les coups seraient permis...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nathalie Riess est une jeune autrice qui a fait ses premiers pas via un web comics. En 2015, ONI Press lança une sorte d'appel à candidature et elle décrocha la possibilité d'être publiée, parmi environ 2500 candidatures reçues. Avec Space Battle Lunch Time, elle signe un récit humoristique qui a le goût de la SF et les saveurs d'un manga shojo, ciblant par définition les jeunes filles ado. Elle reprend ainsi le concept des fights culinaires qui animent nos écrans depuis quelques années. Alors, on en retrouve tous les ingrédients, mais aussi toutes les longueurs : difficile en effet d'amener un rythme soutenu quand les séquences se calquent sur celles des shows TV. Ok, le décor est exotique, avec foultitude d'ET tous plus bizarroïdes les uns que les autres. Certes, les plats rappellent ce bon vieux Gloubiboulga du siècle dernier, mais une fois l'effet de surprise passé, on se demande si le soufflé ne va pas retomber aussi vite que celui que Gaston Lagaffe confectionnait pour son ami Labévue. Alors il y a une petite astuce, qui consiste à introduire un personnage mystérieux et aussi de conclure l'album sur une pointe de suspense. Pour autant, on reste avec un goût mi-figue mi-raisin, l'intrigue tirant un peu trop en longueur. Côté dessin, les couleurs flashy rendent l'ensemble assez agréable et le graphisme donne un sentiment de douceur avec ses formes rondes. Mais cela ne suffit pas non plus à être vraiment convaincant tant l'ensemble relève de la simplicité, avec des arrière-plans trop souvent vides et des décors extrêmement simplistes. Space Battle Lunch Time se révèle être un comic book «jeunesse» sympathique, parfois croustillant mais à la texture un peu légère. Disons que pour l'heure, il nous laisse un peu sur notre faim...