L'histoire :
Le monde tel qu'il avait été crée n'était qu'un long jour radieux. Nul dans la galaxie n'était censé pouvoir l'attaquer et briser ainsi son harmonie, jusqu'au jour où des cohortes de machines métalliques entamèrent leur sombre œuvre destructrice. Les murailles, symbole de tout ce qui avait pu être édifié, commencèrent à céder, forçant par la-même les énergies magiques à répondre à cette attaque au moyen d'un déchaînement de violence prportionnel. Alors les sorceliers se répandirent autour du monde, couvrant le ciel de rouge. Ils en signèrent ainsi la fin. Puis vint le temps de la disparition du Grand sorcelier. Alors les humains apparurent et commencèrent à sillonner la surface de la Terre, mais il fallut 1000 ans pour qu'une période de silence profond et de paix s'installe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Valentin Seiche est un jeune auteur. Né en 1987, il a trouvé ses premiers repères visuels, forcément marquants, dans les mangas comme dans les jeux vidéo. Avec The World, il propose un récit fantastique dans lequel l'humanité émerge après l'apocalypse. Et, on doit le dire, c'est un véritable tour de force qu'il a réalisé. Parce qu'il arrive à symboliser la violence sans coups de bluff, sans recours à l'hémoglobine ni à un visuel volontairement choquant. Ce livre, vous allez le lire en une poignée de minutes, puis ne pas comprendre ce qui vient de vous arriver. Alors, si vous êtes curieux, si vous êtes à l'écoute de ce qui fait émerger en vous le sentiment d'un mystère lié à une beauté qui va au delà des canons de l'esthétique, vous allez le relire immédiatement. Une deuxième fois, dans la foulée. Et là, ce qui vous a échappé dans un premier temps va vous apparaître clairement. Son rythme syncopé : le premier chapitre met en scène l'apocalypse qui résulte d'une guerre entre robots et forces mystiques. Sa chute est marquée par l'omniprésence de la couleur rouge. Puis vient un calme temporaire, avec le chapitre deux et le temps de l'humanité, où le bleu prend presque toute la place. Une paix fugace, de façade, car les humains ont bien du mal à la préserver. Avec très peu de textes narratifs, strictement aucun dialogue, le lecteur se trouve donc pris dans ce paradoxe : ça va vite et en même temps appelle à la contemplation. Les dernières pages de l'album présentent des fiches de personnages dont la signalétique permet de recoller les pièces du puzzle. Ces fiches sont plus qu'un complément : elles viennent en réalité enrichir la narration, ramener le lecteur forcément décontenancé à une logique, un peu comme des repères qui apparaîtraient une fois un parcours accompli. Alors voilà, si vous cherchez un album original qui lance une série qu'on imagine forcément tout autant, The World vous ouvrira ses portes.