L'histoire :
Par une nuit de pleine lune, dans la foret de Hitop, pas loin de Lower Crowchurch, Fawkes et Bodie, un renard et une belette, déambulent comme souvent, avec comme compagnons d'aventure deux bouteilles de whisky. Enfin plus exactement une, puisque Fawkes vient d'écluser la première ! Ces deux-là sont un peu les parias de cette petite bourgade, parce que vivre de menus larcins et boire à toute heure ne correspond pas vraiment à l'idéal de vie que tout Anglais digne de ce nom devrait respecter. Ils en sont donc à refaire le monde quand ils assistent à un spectacle inédit : une énorme traînée de lumière est entrée dans l'atmosphère. Bon, des étoiles filantes, tout le monde a eu le plaisir d'en voir et il s'agit peut-être bien d'une comète, mais quand les deux compères entendent une énorme déflagration, ils se décident à accomplir quelques kilomètres pour voir sur place ce qu'il en est car il est évident que le projectile a percuté la Terre.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dan Abnett est un scénariste anglais qui roule sa bosse dans l'industrie des comics depuis une vingtaine d'années. De façon assez classique, il commence avec 2000 AD, puis est trusté par Marvel, puis D.C, tout en écrivant des romans, entre autres pour l'univers de Warhammer, dont il vend plus d'un million d'exemplaires. Ian Culbard, quant à lui, est connu des fans de comics pour ses nombreuses adaptations de Sherlock Holmes et des œuvres de Lovecraft. Cette fois-ci, les deux artistes adaptent le roman culte d'Herbert George Wells, La Guerre des Mondes. C'est une adaptation libre. Primo, l'action ne se déroule pas à Londres mais au contraire dans une campagne fictive et secundo, ce qui saute aux yeux est que les personnages sont des animaux. Le casting des rôles est également redistribué : d'une part les protagonistes ne sont pas anonymes, comme dans le livre, et d'autre part, les figures changent un peu dans leur ordre d'importance. Il y a certes un journaliste, comme dans la version originale, mais il devient un personnage secondaire au bénéfice de M. Slipaway, qui pourrait bien être un Mastiff. Ce chien costaud et pas très causant vient ici prendre le rôle de l'artilleur, à ceci près qu'il est un vétéran de la Marine derrière lequel la petite communauté de Lower Crowchurch va trouver un espoir de survie. Sans aucun doute, c'est lui le personnage principal et on note également que la figure du notable est ici remplacée par le Maire, qui se substitue à l’ecclésiastique, le vicaire du roman. De l’œuvre originale, subsiste pour autant l'aspect inquiétant et brutal de l'arrivée d'une armada de créatures mécaniques extra-terrestres (le design des tripodes est repris, même si leurs membres mécaniques sont plus nombreux). On retrouve également le second symbole qui représente le roman : le terrible «rayon ardent» qui détruit toute forme de vie sur son passage. Voilà donc qui fera frissonner petits et grands lecteurs, qui seront également séduits par la charte graphique, Culbard soignant les décors quand on connaît aussi sa capacité à faire «simple et bien», avec son trait rond et élégant. Pour approfondir l'immersion dans ce premier volume au rythme trépidant, on se régalera d'inserts, comme des extraits du journal local ou encore un fac-similé de nouvelles fantastiques qui trouvent écho dans ce que vivent les personnages et sont plus que des gadgets narratifs. Voici donc une série dont tout promet, dès son début !