L'histoire :
C'était il y a deux ans. Max pestait sur son bateau de pêche au large de New-York. Cette ville lui semblait inhumaine ; il n'avait qu'une seule envie : retrouver ses montagnes et leur air pur. Le mazout, le cambouis, les filets, les odeurs, il n'en pouvait plus. Quatre payes encore et il pourrait chercher une maison. En attendant, il fallait bien gagner sa croûte. C'est en revenant dans sa cabine qu'il entendit des nouvelles à la radio. Selon le CD, le virus en provenance de l'Afrique de l'Ouest pouvait infecter 1,4 millions de personnes. Les pays comme les USA ont été considérés comme à risques. La veille au soir, tard, un homme présentant les symptômes de la maladie avait été admis à l'hôpital Mont Sinaï de Manhattan. Il était arrivé en septembre en provenance du Liberia. Les autorités avaient immédiatement cherché à identifier l'ensemble des cas-contacts... Ce genre de phrase sortait de la radio... Max se souvient, maintenant qu'il est dans une forêt où il a pu s'éloigner de tout. Ni le personnel médical, ni les scientifiques, ni l'armée et encore moins les politiques, personne n'a rien pu y faire, le fléau a tout dévasté...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est du côté de Scout Comics et de la structure Levianthan Labs tenue par Massimo Rossi lui-même que Komics Initiative est allé chercher ce one-shot décapant. Et tenez-vous bien, c'est en France, pour nous, avant même les Américains, qu'on tient la série complète ! Et autant vous dire que Locust a tout le bon des comics et même le petit plus avec supplément d'âme. Car s'il s'agit avant tout de sauver sa peau humaine qui craque a volo pour faire de la place à la transformation en sauterelle provoquée par un virus incontrôlable, c'est votre cœur d'homme et plus particulièrement, si vous l'êtes, de père, qui sera transpercé par cette histoire survivaliste. Massimo Rossi nous invite dans une New-York qui flirte avec Walking Dead mais ici point de zombies, le scénariste utilisant la figure de la sauterelle pour camper le danger qui guette chaque individu. Et il a l'intelligence de rattacher la métaphore de l'insecte à sa légende biblique : le fléau dévastateur. Tout cela pour nous emmener dans les pas de Max, un type qui va croiser la route d'une môme et l'arracher à son funeste destin. Dès les premières pages, Alex Nieto impressionne, avec un style qui évoque Paul Azaceta ou encore Chris Samnee et les deux premières scènes aspirent le lecteur. Alors c'est parti pour un récit qui condense tous les stéréotypes du genre, en incluant le passage gore mais dont la chute est juste parfaitement émouvante. Le scénariste italien n'hésite pas à avoir recours à des influences diverses, du cinéma à la littérature et il le retranscrit bien, avec son univers hérité de La Guerre des Mondes, de la La mouche de David Cronenberg et des zombies de George A. Romero. Et le brin d'herbe dans la mandibule du criquet, c'est cette touche de Vieil homme et la mer d'Ernest Hemingway qui vient clôturer le récit. Quand l'indé tape dans la SF post apocalyptique pour accoucher d'une histoire qui vous raconte quelque chose. Une belle découverte parmi le genre.