L'histoire :
Christine Ocampo, physicienne, partage le même laboratoire que quatre autres amis scientifiques, dans des domaines de recherche différents. Mais ses camarades sont agacés que cette dernière attire sans cesse à elle tous les budgets de recherche pour son projet Star Shot, une super machine de communication avec les espèces extra-terrestres des autres galaxies. Elle même n’en peut plus de devoir passer son temps à remplir des formulaires interminables pour solliciter des budgets. Elle cherche donc une super idée tremplin pour se simplifier la vie… et elle le trouve un soir, alors qu’elle est seule dans sa chambre et qu’elle s’apprête à profiter d’une séance de masturbation en regardant du porno en ligne. En effet, elle se rend compte que les capacités modernes du cybersex ne permettent plus vraiment de satisfaire pleinement les milliards d’individus qui s’y livrent. Après avoir tout essayé, et notamment les trucs les plus dingues à base de deepfakes, les gens sont blasés. Alors elle propose à ses compagnons de laboratoire un projet fou : utiliser Star Shot pour se téléporter sur d’autres planètes, expérimenter de nouvelles pratiques sexuelles auprès des aliens, trouver et faire fructifier le plaisir ultime. Christine, Bree, Anie, Omar et Doug deviennent ainsi les premiers « sexplorateurs » de l’humanité. Et afin de se « décoincer » une bonne fois pour toutes, ils commencent par tous coucher les uns avec les autres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rendre leur humanité aux gens, à travers la pratique totalement décomplexée du sexe et les expériences les plus excitantes possibles en compagnie d’extraterrestres, telle est l’intention originale et un peu dingue du groupe d’explorateurs qui servent de héros à ce comics. L’astuce première de leur projet est sa vocation scientifique. Sous prétexte de leurs recherches, il libèrent les possibilités et évacuent d’emblée tous les tabous. Néanmoins, le ton et la partition graphiques ne sont ni vraiment érotiques, ni pornographiques : ce recueil des cinq fascicules publiés aux USA cherche surtout à être fun et, effectivement, à décomplexer les lecteurs vis à vis du sexe. On imagine les brainstormings fendards entre les scénaristes Tim Seeley et Sarah Beatrice… du genre qui amènent un humanoïde aquatique à avoir des couilles tellement grosses et pendantes, qu’il peut se les trimballer sur l’épaule comme un baluchon ! Sur le plan narratif, les auteurs alternent les séquences à deux époques : la réalisation de leur « émission » friponne de sexe libre, qui vire au cauchemar lorsque leurs explorations les amènent à chatouiller la puissance sexuelle d’une créature limite démoniaque ; et la genèse « marketing » de leur projet, en laboratoire. Le dessin semi réaliste et encré de Rebekah Isaacs se montre de fort bonne facture. Le bestiaire fantaisiste, tout comme l’expressivité des personnages en action, confèrent un pur moment de distraction aux lecteurs et lectrices, sans oublier de leur insuffler – peut-être – l’idée de s’essayer à de nouvelles pratiques aventureuses. Surtout que c’est bien connu : dans l’espace, personne ne vous entendra crier…