L'histoire :
La commandante Jenna est réveillée par une sonnerie d’alarme, après un rêve érotique et gore. Elle enfile rapidement sa combinaison, demande au sergent Vargo qui partageait sa cellule de sortir rapidement. Puis elle se rend au poste de contrôle de leur navette. Un signal radio de détresse vient d’être capté en provenance de la planète qu’ils croisent. Cela provient d’un appareil de mission scientifique signalé comme étant détruit 30 ans plus tôt. La fédération ne sacrifie personne : Jenna décide d’aller voir sur place. Elle confie le commandement du vaisseau à son second et part en expédition avec trois autres collègues à bord d’une navette. Ils se posent sur un sol aride et rocailleux, à proximité de l’épave de vaisseau qui attend là depuis 30 ans et dont provient le signal de détresse. Ils tournent la manivelle d’un sas et pénètrent à l’intérieur, en quête de la boîte noire. Ils découvrent de vieux robots, toujours en fonction, et surtout une chambre avec des sarcophages d’hybernation. L’un d’eux est activé, une jeune femme dort à l’intérieur. Ils la réveillent d’un sommeil de 30 ans. Elle s’appelle Rachel et explique en pleurs ce qui est arrivé à sa famille, qui composait les 5 membres de l’équipage scientifique : au fil des jours, son père est progressivement devenu fou et a tué sa mère, puis ses frères…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Soyons honnête, cette histoire d’entité extraterrestre qui attire un équipage de spationautes pour mieux en tuer les membres les uns après les autres, est du déjà-vu ; notamment dans Alien au cinoche, mais aussi en bande dessinée dans Sanctuaire, la dimension de possession psychologique en sus. Mais lorsque ce scénario de série B est efficace, parfaitement rythmé, qu’il est bien dessiné, avec de chouettes décors techno et spatiaux, que ça gicle parfois dans la goritude la plus débridée et qu’il y a un peu de nichons en prime, on ne va pas gâcher son plaisir ! The shadow planet contient tout cela et va faire bien des heureux parmi les amateurs d’horreur et de SF bourrine. Au scénario, Giovanni Barbieri a bien ficelé les choses. Sur un canevas a priori convenu, il parvient à générer la tension idoine et à surprendre (la courte séquence centrale de... fantasy va en désarçonner plus d’un !) En prime, le dessin semi réaliste de Gianluca Pagliarini est de toute beauté. Les personnages sont incarnés (et on ne vous dira pas par qui/quoi), justement proportionnés, les ambiances à bord de cette planète maudite sont soignés, que ce soit dans le décorum extérieur inhospitalier ou dans les intérieurs et coursives lugubres… Cerise sur le gâteau : Komics Initiative, qui a importé le recueil des 4 fascicules depuis les States, nous gratifie d’un bel écrin cartonné grand format, façon bande dessinée franco-belge. Chic ! Dans l’espace, personne ne vous entendra vous démembrer…