L'histoire :
Elle ne sait précisément depuis combien de temps elle fait ce cauchemar mais il lui semble chaque fois plus terrible. Enfermés dans d’étranges capsules ressemblant à des couveuses, une armée de clones l’appelle à l’aide : « Sylvia, réveille-toi ! ». Du coup le matin, ce n’est pas toujours la grande forme pour aller au collège. Surtout qu’au bahut, la vie n’est pas rose tous les jours. Certes, elle est intelligente et en cours de gymnastique, son étonnante condition physique lui vaut d’être remarquée par Kyle. Mais le beau jeune homme est chasse gardée d’une nana très jalouse qu’il faut mieux éviter de provoquer… Eviter les ennuis, ne pas faire de vagues, telle est la petite vie rangée de Sylvia Mark, fille adoptée et incomprise de ses parents. Et pourtant, l’adolescente n’est peut-être pas si insignifiante qu’elle le pense. Depuis quelques temps, ses moindres faits et gestes sont épiés par une équipe aux ordres d’une agence gouvernementale. La responsable des opérations, le docteur Carver, compte en effet sur Sylvia pour débuter la phase terminale d’un programme de recherches top secret. Il ne reste plus qu’à la « récupérer ». Sauf que le soir convenu, mal dans sa peau, leur cible les prend de court et fugue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Reste-t-il des supers pouvoirs qui n’ont pas encore été inventés ? Sans doute peu. Du coup, lorsque l’on souhaite (re-)travailler le genre, il faut faire preuve d’originalité. 100 Girls propose un scénario démultiplié à l’instar d’une héroïne dotée d’une seule faculté extraordinaire (la force physique) mais « héroïne » car catalyseur ultime de ses 99 sœurs. Ainsi, au final, après s’être rassemblée, Sylvia ne devrait plus rien avoir à envier à Superman. Emietter les pouvoirs comme l’héroïne, voilà une idée sympathique et pleine d’avenir ! Plus que le cadre éculé (un lycée, une agence gouvernementale, des hommes en noirs…) qui n’a pour lui que l’efficacité du cliché à défaut d’originalité. Mais il faut bien des repères, et l’ensemble passe agréablement. Le dessin y est aussi pour beaucoup, classique et punchy à la fois. Les codes comics sont maîtrisés (encrages, cadrages, colorisation) et la lecture ne souffre d’aucun temps mort. Emballer c’est pesé ! Les fans apprécieront. Certains encourageront aussi nos auteurs, Adam Gallardo et Todd Demong, à plus de personnalité, à forcer le trait encore afin de transformer l’essai. En résumé, la première partie de ce diptyque annoncé offre une solide mise en place, sympathique avec de réelles potentialités (2 tomes seront-ils suffisants ?) : le meilleur est à venir…