L'histoire :
Skin City. Une femme, jonchée sur le balcon d'un gratte-ciel, observe la ville. Le béton partout, les messages qui défilent sur les panneaux lumineux des tours, pour gaver les esprits et les mettre sous contrôle. Le ciel qui a pris la couleur du bitume. Et pourtant, c'est la ville parfaite. Enfin, à condition de mettre des œillères. Ces œillères ont un nom : lunettes holo. Téléphone, internet, réseaux sociaux. On aime, on aime pas... On partage. Tout est beau. Tout est joli. Tout est faux. Pour cette femme, la ville est un peu comme un de ces restaurants chics et chers : la façade est attirante, tout est tiré à quatre épingles. Mais si on jette un œil en cuisine, on trouve toujours quelqu'un en train se curer le nez. Et chaque restau a ses poubelles. Celles de Skin City ne sont ni plus ni moins que ses bas quartiers. Là où la population la plus pauvre n'accède pas aux denrées alimentaires mais se trouve obligée d'ingurgiter des nutri pills, comprimés dont personne ne connaît exactement la composition. Elle, elle est persuadée qu'elles contiennent une substance chelou. Et elle, elle va se faire connaître pour mettre fin à cette mascarade. Elle, c'est The Babe !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On a tous en tête le modèle parfait des super-héros et parmi les fans du genre, nombreux sont aussi friands des caricatures, tout du moins des parodies. The Babe, c'est un peu la cousine de The Pro, du truculent Garth Ennis. Et dans notre esprit, ce n'est pas peu dire, ce qui signifie que c'est un compliment. The Babe est un personnage crée par David Atlante et il a trouvé une vie - palpitante et fendante - sous la plume de Romain Mobias. Le programme : de l'humour et de l'action, du fun lié à un second degré permanent, des couleurs flashy, limite psychédéliques à la façon des seventies et à l'arrivée pour le lecteur, un sacré fendage de gueule gavé de références, comme ces gueux à qui on réserve des pilules rappelant un peu le contexte du long métrage Soleil Vert. Et puis, il y a de véritables apports culturels, tel ce proverbe chinois qui dit : «c'est quand le moustique se pose sur tes testicules que tu comprends que la violence ne résout rien dans la vie» et s'il vous en faut encore pour être convaincu(e) par l'originalité de cette super-héroïne, sachez que son arme maîtresse est la monstrueuse Boobs Attack, à la violence proportionnelle au tour de poitrine de cette poupée vraiment pas gonflante. Voilà, on ne va pas non plus tout vous spoiler, faudra juste nous faire confiance (un peu), ainsi qu'à la maman de Mobias, qui déclare spontanément : «Je n'aime pas lire des Bds mais c'est sans doute très bien», ou encore aux auteurs (confiance aveugle) : «Certainement la meilleure Bd super-héroïque de ces 30 dernières années». Alors avouez : ça serait bête de passer à côté de cette Babe !