L'histoire :
Il y a bien longtemps, l'Ame No Nuhoko, une lame divine déchirant les nuages, créa une île qui allait devenir le Japon. Craignant que cette lame soit utilisée à des fins démoniaques, elle fut scindée en quatre parties et cachée. La dernière partie, l’esprit de cette arme, fut dissimulée dans le corps d’un nourrisson laissé aux bons soins d’un couple de paysans désireux d’avoir un enfant. L’homme que va devenir l’enfant n’est pas plus grand qu’un pouce et porte le nom de Issunboshi. Bien des années après cette décision divine, Issunboshi apprend que son destin est étroitement lié à cette arme et qu’une menace aux proportions titanesques est actuellement en train de réunir les différentes parties de la lame, dans l’objectif de régner sur le monde des hommes. Accompagné du sensei Noboru et de ses deux rônins Kenta et Sen, Issunboshi apprendra à maîtriser son pouvoir pour tenter de renverser la situation et triompher du maléfique Oni.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Issunboshi, l’américain Ryan Lang signe une petite pépite comics. Concepteur visuel pour Disney et ayant notamment travaillé sur les excellents Doctor Strange, Avengers : Infinity War, Spider-Man : Into the Spider-Verse et Les Mitchell contre les machines, Lang marque de sa patte cette BD prenant la forme d’une fable japonaise. Sorte de David contre Goliath transposé au japon féodal, Issunboshi est un voyage initiatique pouvant nous rappeler un certain Superman avec la quête et la recherche des responsabilités, mais aussi de l’importance d’user de sa force et de son aura pour faire le bien. La question centrale ici est : qu’est ce qui fait un héros ? De quoi est-il fait ? Issunboshi suit une quête traditionnelle, celle du héros aux mille visages, théorisée par Joseph Campbell. Mais contrairement à d’autres œuvres s’appuyant sur cette théorie, ici le récit va à une vitesse fulgurante, posant ses enjeux simplement et efficacement, permettant à cette histoire de s’adresser aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Pour la question graphique, Lang s’en sort à merveille, avec des designs inspirés des productions Disney/Pixar, et des personnages aux caractéristiques propres : Noboru avec son bandeau, Kenta et son gigantesque marteau, le corbeau fait de brume menaçante et surtout la petite taille de notre héros ! Avec un imaginaire très inspiré de l’esthétique Yokai, le récit fourmille de créatures surprenantes et magnifiquement composées, comme une jeune femme à la beauté troublante se changeant en chat assoiffé de sang et aux proportions titanesques ! Ryan Lang offre ici une très belle proposition de bande dessinée, à la croisée de nombreuses œuvres, thèmes et genres. Une pépite à ne pas laisser passer, sous peine de vous faire poursuivre par d’effrayant Yokais !
