parution 25 août 2023  éditeur Le Murmure  Public ado / adulte  Mots clés Autour du 9ème art / Biographie

V pour Vertigo

Hommage au label politique et expérimental de DC Comics

Cet ouvrage universitaire de 270 pages consacré au label adulte culte des années 90 de DC comics a tout pour plaire, même une écriture compréhensible. By Hell ! (blazer).


V pour Vertigo  : Hommage au label politique et expérimental de DC Comics  (0), comics chez Le Murmure  de Collectif, Würtz
  • Notre note Blue Star Blue Star Blue Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Blue Star Blue Star Blue Star Grey Star

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  • dessin Blue Star Grey Star Grey Star Grey Star

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L'histoire :

Les 8 et 9 novembre 2018 se tenait au Centre pluridisciplinaire Textes et Culture de Dijon le colloque international « Vertigo 1993-2018 : 25 ans de comics » organisé par Isabelle Licari-Guillaume et Siegfried Würtz. L'une docteure et maîtresse de conférence en études anglophones à l'université Côte d'Azur, l'autre, auteur de : Qui est le chevalier noir ? Batman à travers les âges (Third édition 2019) est chercheur en littérature comparée. Ce dernier a dirigé la publication arrangée des actes du colloque, sous la forme de cet ouvrage format moyen souple dos carré collé, y ajoutant quelques articles et l'interview de l'invité d'honneur : l'auteur Frank Quitely, menée par sa collègue. Il explique aussi dans son avant-propos la triste fin du label, correspondant à quelques mois près à l'organisation de leur colloque, tandis qu'Alex Nikolavitch rappelle la « préhistoire » et l'effet vague anglaise du début des années quatre-vingt aux Etats-Unis, lorsqu’Alan Moore sur la série Swamp Thing, invité par Len Wein, son scénariste originel, introduit un ton bien particulier dans le comics Mainstream. Jean-Baptiste Lu-Van revient pour sa part sur ses origines et explique le « Bergeverse » (de Karen Berger - son éditrice chez DC comics en 1993).

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

S’il est de plus en plus courant de découvrir des parutions universitaires consacrées aux comics, il est un peu moins courant de tomber sur un sujet aussi intéressant et populaire, auprès du public concerné, que celui d'un label ayant marqué fortement les années 90. De l'indépendance dans le mainstream par Pierre-Alexis Delhaye offre un très utile article permettant de comprendre toute la subtilité se cachant derrière l'adjectif « indépendant » lorsqu'on le compare au Mainstream des super-héros sous licence. Fanny Geuzaine, analysant l' « Origin Stories » en se basant sur la mythique série clef-de-voûte Sandman, monte encore un peu le niveau de lecture, introduisant l'autre jargon Retcon (Retroactive Continuity). Un chapitre assez fascinant, surtout après la diffusion de la série homonyme Netflix en 2022. Boris Bruckler nous embarquant dans les pas d'un autre personnage phare : John Constantine, de la série Hellblazer, apparu à l'origine dans un épisode de Swamp Thing d'Alan Moore en 1985, propose un long article passionnant, célébrant au passage les divers scénaristes (la majorité britanniques) s'étant imposés sur la série. Il se voit complété intelligemment par la thématique de la bisexualisation du protagoniste, par Sophie Bonadé. Victoria Lagrange nous emmène au sein de Fables, la métafiction d'un monde de contes pour adultes créée par Bill Willingham, où l'on assiste à un brouillage entre genre littéraires, réalité et fiction. Fascinant. Et si Preacher était un comics de super héros ? est argumenté avec malice par Bruce Tringale, bien connu du monde des comics. Siegfried Würtz revenant avec un ton plus universitaire pour analyser la série Transmetropolitan et son anti-héros Spider Jérusalem, à l'aune d'une comparaison avec le journaliste gonzo Hunter S. Thompson. Bien plus déroutant par contre : l'article Vertigo for Vendetta, la revanche de Django Freeman, de la pellicule au papier. Bien trop hermétique, et presque hors sujet, cette parenthèse sur Quentin Tarentino semble tomber comme un cheveu sur la soupe. Dommage. On est donc reconnaissant à Jérôme Rigaud de proposer 20 pages consacrées aux Trading Cards du label, mode de l'époque et recentrage graphique bienvenu dans un livre traitant de comics aux scénarios tout de même bien psychédéliques. Ce sera la seule niche illustrative grâce à une page couleur, en plus de la reproduction de l'affiche du colloque en page 3. Le dernier article sur la série Animal man ne réussira pas à revenir à niveau, se contentant de décrire ses épisodes. L'interview de Frank Quitely, longue de 28 pages, clôture néanmoins avec brio cet ouvrage très intéressant. On aurait apprécié cela dit une relecture plus rigoureuse, qui aurait permis la correction de quelques répétitions accidentelles, fautes de frappes, ou défauts de typographie.

voir la fiche officielle ISBN 9782373060621