L'histoire :
Chas Worthington est l'héritier d'une des plus grosses fortunes pétrolières. Jeune playboy ayant perdu son père alors qu'il était encore enfant, il passe son temps à repousser ses limites en chassant avec les guerriers Massais ou en jouant au golf sur une plate-forme de forage. Pourtant, derrière cette apparente légèreté, Chas prépare en réalité un plan ambitieux, pouvant à terme changer le monde. Alors que ses idées ne sont même pas prises en compte, le milliardaire met en scène sa mort. Avec son meilleur ami et bras-droit Alex, ils se rendent sur le grand Vortex de l'océan Pacifique. Cet agglomérat de déchets plastiques est d'une taille colossale, supérieure même à celle de l’état du Texas, et Chas a décidé d'en devenir l'acquéreur et d'y fonder une société nouvelle. Avec ses moyens importants, il fait installer quelques éléments permettant la création d'une base mais alors qu'il explore un peu cette étendue plastifiée et nauséabonde, Chas en découvre les dangers, allant de la faune dangereuse aux indigènes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série Great Pacific est publiée aux USA chez Image Comics depuis 2013. L'histoire est assez originale puisque l'on suit le parcours de Chas Worthington, héritier fortuné qui s'éclate autour du monde, mais qui, aussi, à l'instar d'Oliver Queen lorsqu'il se revêt l'identité secrète de Green Arrow, a un plan pour améliorer le monde qui l'entoure. Pour cela, il choisit de devenir acquéreur du Vortex situé au nord de l'Océan Pacifique et d'y établir un nouveau royaume. Cette accumulation de déchets plastifiés flottants et agglomérés occupe une superficie dépassant celle du Texas ! Bien évidemment, les lieux sont bien moins accueillants que prévus. C'est au scénariste Joe Harris que l'on doit cette drôle d'idée consistant à mélanger un véritable problème écologique avec une aventure teintée de politique. L'ensemble est assez efficace et pourrait rappeler le DMZ de Brian Wood en plus fantastique et surtout en moins cynique. Great Pacific ne cherche pas à être réaliste par-dessus-tout, l'apparition d'une créature que Jules Verne n'aurait pas reniée ou la présence d'objets étonnants en de tels lieux le prouvent aisément. Le récit est assez bien équilibré, la mise en place de cet univers se fait doucement et les rebondissements interviennent au bon moment. L'aventure proposée par Joe Harris est mise en images de manière agréable par l'argentin Martin Morazzo. Le trait est fin, les décors souvent très présents et même la colorisation est de qualité. Si l'on émettra cependant quelques bémols sur les visages des personnages, cela reste anecdotique tant la prestation visuelle est plus qu'honorable. Ce premier album de Great Pacific tient en haleine et possède suffisamment d'atouts pour emballer les fans d'aventures.
