L'histoire :
En 1982, en raison de ses problèmes de circulation sanguine, le vieux mafieux Meyer Lansky suit une cure pour artériopathie dans un centre de rééducation de Miami. Mais il refuse de faire ses exercices dans le bassin… et se prépare plutôt à « s’évader » de cet endroit. Il attend en effet de nouveaux papiers qui lui permettront de porter officiellement un nouveau nom… Or ces papiers n’en finissent pas d’arriver. Meyer est donc bien décidé à aller les chercher, auprès de son fournisseur, un certain « Gambettes ». Il offre donc une grosse bouteille de rhum au kiné de garde cette nuit-là, en espérant qu'il la boive et s'endorme dessus. Puis il promet une pleine valise de billets verts à un autre petit jeunot qui fait le ménage, s’il l’aide à sortir en lui servant de chauffeur. Bien que cubain, le gamin est juif comme lui… cela crée des affinités. Etant donné que la mère de ce jeune homme vient de se faire virer de son job, un peu de beurre dans les épinards lui sera bien utile. Ils profitent donc que le gardien cuve son rhum pour faire sortir Meyer sur un brancard, et ils se sauvent à bord de la Firebird du gamin. Hélas, ce dernier se rend compte que Meyer l’a roulé : il n’a pas vraiment de valise pleine de billets. De son côté, Meyer se rend compte qu’il n’est pas prêt d’avoir ses papiers : l’hydravion qui les transportait a sombré à Islamorada, dans les keys, suite à une collision avec un pélican. Or cet avion ne transportait pas que des papiers, mais aussi une toute autre marchandise…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Authentiquement mort en 1983, soit un an après cette histoire très romancée, le mafieux Meyer Lansky (juif polonais devenu américain) a fait ses classes auprès des plus grands criminels de son époque, lors des années de la prohibition, jusqu’à fonder un empire du jeu à Las Vegas. Son histoire a déjà été racontée en BD dans les séries Ce qui est à nous ou encore De silence et de sang. Dans cette mini-série comics de 5 fascicules ici réunis, le scénariste américain Jonathan Lang le met en scène dans une sorte de baroud d’honneur. Une histoire de papiers officiels et de fric à récupérer oblige le vieux mafieux à une virée sanglante aux côtés d’un jeune juif cubain, embarqué dans une aventure de grande criminalité bien malgré lui. La trame narrative n’est certes pas des plus fluides à suivre, en raison d’une structure séquentielle plus que moyennement maîtrisée et d’un dessin, assuré par l’italien Andréa Mutti, inscrit dans une mise en scène elle aussi régulièrement confuse. La séquence d’ouverture en flash-forward donne surtout le ton d’un thriller bancale et rocambolesque : ligoté et immergé dans la lagune des keys par 6 mètres de profondeur, à 80 balais passés, Meyer trouve les ressources en apnée pour scier ses liens, récupérer une mallette dans la carcasse d’un avion, faire quelques brasses sous l’eau et ressortir discrètement ailleurs… de nuit ! Trop fort.