L'histoire :
Adolescente, Rena souffre d’un terrible complexe de timidité. Au collège, elle n’a pas d’amis et s’installe toujours au fond de la classe, planquée sous sa capuche. Il faut alors vraiment que les professeurs insistent en l’interrogeant individuellement pour entendre les bonnes réponses dans le son de sa voix. Chez elle, Rena passe son temps à jouer à un jeu vidéo en réseau, avec son unique ami humain à distance, Sydney. Elle ne risque pas de devoir le rencontrer : Sydney souffre d’une déficience immunologique, qui l’oblige à vivre chez lui dans une bulle stérile. Ce problème de timidité vaut à Rena d’être suivie par une psychothérapeute, qui multiplie les pistes pour l’inciter à faire une activité sociale. Etant donné que Rena adore le jeu vidéo « Ninja Fighter », Sydney lui conseille de s’inscrire à une école de Ninja… et ce même conseil venait juste d’être proposé par la psy de Rena. Après tout, la qualité des ninjas étant l’extrême discrétion, la timidité de Rena peut se révéler un atout ! Sa mère l’encourage même dans cette voie – qu’elle confond initialement avec du kung-fu. Rena ignore alors qu’elle fait partie d’un plan beaucoup plus vaste ! Car sa personnalité et ses atouts de « discrétion » ont été repérés par une confrérie de vrais ninjas, qui protège l’humanité depuis la nuit des temps. Selon une prophétie du XVème siècle, Rena serait même « le spectre »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste californien Ricardo Sanchez explique en préface que l’idée de Shy Ninja (« Ninja timide », le vrai titre de cette série outre-Atlantique) a été imaginée par sa fille Adara, un jour de Comic-Con à San Diego. L’idée de transformer la timidité maladive d’une jeune fille asociale, en atout digne d’une super-héroïne, est loin d’être idiote, en fait. Non seulement elle fait sens avec le principe de discrétion extrême des ninjas, mais elle « parlera » à bon nombre d’adolescents introvertis ou complexés. Ainsi dans cette histoire, notre héroïne Rena intègre-t-elle une école de ninjas, qui met le paquet dans sa formation car elle serait « l’élue » d’une « prophétie »… Hé oui, il faut bien un peu d’invraisemblance, de grand complot rocambolesque jamesbondien, pour façonner un grand enjeu démentiel évocateur auprès du public de jeunes lecteurs ! La jeune Rena apprend vite, prend des risques, se frotte à de grands ennemis, satisfait ses mentors et surtout, elle s’épanouit et prend confiance en elle. La dessinatrice Arianna Florean met l’ensemble en image à l’aide d’une griffe dynamique et expressive parfaitement maîtrisée, elle aussi adaptée à la cible jeunesse. Un cahier final de cette édition en petit format souple (collection Big Humano) revient sur les inspirations des co-scénaristes et les études graphiques préalables de l’artiste (le chara-design de Rena, les plans de sa chambre…).