L'histoire :
Adam et Elakshi Land – même patronyme, mais pas du tout de la même famille – pâtissent d’une terrible malédiction : ils ne peuvent ni se toucher ni s’éloigner, sans provoquer de terribles explosions (desquelles ils sortent indemnes). Il semble qu’un super savant, le Dr Fletcher, puisse intervenir sur ce curieux super-pouvoir qui leur a été inoculé… mais ce dernier ne serait-il pas malveillant ? Toujours est-il que les Land sont traqués par un type super costaud et surtout invulnérable, le bien nommé Hardman. Dans leur fuite permanente, ils sont recueillis par une puissante femme appelée Kittyhawk qui leur propose quelques semaines de répit et de vacances sur son yacht de luxe. En prenant enfin le temps de s’apprécier et de se découvrir, ils commencent à comprendre qu’ils peuvent probablement contrôler leurs pouvoirs d’attraction et de répulsion, notamment sur les matières métalliques. Sauront-ils aussi, à terme, modérer la puissance des explosions qu’ils produisent ? Malheureusement, Hardman les retrouve. Une nuit, alors que Kittyhawk donne une réception au large, il plonge en piqué depuis un avion, en tenue d’homme grenouille… puis il monte à bord et se mêle en smoking à la foule des invités de Kittyhawk. Les Land comprennent que leurs minutes à bord sont désormais comptées. Ils s’enfuient à bord d’un canot de secours gonflable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’idée du principe fantastique de Strangelands est originale dans un registre super-héroïque souvent très codé : un homme et une femme ne peuvent pas se toucher sans provoquer d’explosion majeure… Or ils ne peuvent pas non plus trop s’éloigner ! Tels deux aimants qui se repoussent frontalement, mais qui s’attirent quand même pas mal, ces deux-là ont, en prime, un molosse aux fesses et ils tentent de mettre fin à leur malédiction. Hélas, rarement on a vu autant de médiocrité dans le traitement narratif, décousu et dépourvu du rythme immersif idoine. On note en outre une très faiblarde exploitation des contraintes magnétiques à travers des rebondissements sans grande inspiration et convenus dans le registre des super-héros. Au-delà de l’idée de base, on s’aperçoit aussi vite de ses limites (comment leurs corps peuvent-ils sortir indemnes de l’énergie monumentale qu’ils produisent à l’endroit même où ils se touchent ?) et des incohérences qu’elle ne manque pas de souligner dans les différentes situations traversées (comment ne pas se toucher dans un minuscule canot de sauvetage, par une mer démontée ?). Les quatre chapitres (fascicules comics) qui composent ce second tome concluent d’ailleurs la série, qui n’aura pas eu un magnétisme irrésistible aux yeux du public. Le dessin encré de Vincenzo Federici est cependant plutôt agréable et régulier, plus au niveau des décors réalistes que des faciès des personnages fluctuants. On note cependant des sautes de proportions flagrantes et totalement dispensables. Comme par exemple ce baril de béton dans lequel on enferme Hardman (quel nom !) à la fin du chapitre 7, et qui double de volume dans la dernière case… avant de reprendre une taille normale au début du chapitre 8. Un comics qui ne fait pas Boum !!!