L'histoire :
Charles Christopher est une sorte de yéti un peu naïf. Il habite en pleine forêt. Aujourd’hui, il pleut et il court s’abriter. Un oiseau passe par là et discute avec lui. Il l’informe que Vivol organise une fête pour le soir-même. La pluie est terminée. Charles a faim. Il jette son dévolu sur un nid d’abeilles. Ni une, ni deux, une abeille le pique sur le front. Charles court se plonger la tête dans l’eau pour atténuer l’effet de la piqûre. Après cet épisode douloureux, Charles croise un lapin qu’il sauve d’un piège à loup. Il prend sous son aile le lapin qui s’endort dans ses bras Pendant ce temps-là, les autres animaux se préparent pour aller à la fête. Vivol, le grand ours prend la parole devant les animaux de la forêt. Il les informe qu’avec le changement de saison, un danger terrible menace la forêt.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’emblée, la préface élogieuse de Régis Loisel, créateur de la culte Quête de l'oiseau du temps, vient planter le décor et promet un moment de lecture intense. Dès les premières pages, on ne peut qu’être d’accord avec ses louanges. Karl Kerschl est connu d'une partie des lecteurs français pour ses travaux chez DC Comics, comme Gotham Academy ou Superman. Avec L’abominable Charles Christopher, il a reçu, excusez du peu, un Joe Shuster Award et un Eisner Award pour ce livre. De facto, le studio Lounak s’est empressé de publier cet album au Québec en 2013. Le succès aidant, L’abominable Charles Christopher débarque sur le vieux continent. C’est le genre d’histoire qui vous propulse dans un univers étrange qui joue à fond la carte de l’anthropomorphisme (les animaux parlent !). Un subtil mélange entre Walt Kelly(Pogo), Jeff Smith (Bone) et la mythologie sumérienne, dixit le grand Neil Gaiman. Les histoires s’entremêlent (le couple d’oiseau amoureux comme jamais, un hibou veuf et son fils, un lapin romantique, les ratons laveurs espiègles…) avec comme fil conducteur la quête de Charles Christopher qui croise une flopée d’animaux, comme si c’était à chaque fois un examen de passage. Le passé de Vivol vient rythmer l’ensemble dans une mise en page old school. Graphiquement, Karl Kerschl force le respect, ce qui mérite d’être souligné, tant il maîtrise les expressions humano-animalières. Une belle surprise à découvrir. Chouette, un deuxième tome est prévu avant la fin 2016 !