L'histoire :
Depuis quelques temps, des vidéos se multiplient sur Youtube et montrent d'horribles choses. Pour la majorité des gens, ces images sont des fausses. Stan est assis tranquillement dans un bar où il boit un café, lorsqu'un drôle d'individu fait irruption. Une sorte de croix ensanglantée transparaît sur le visage de ce dernier. Il tient d'ailleurs une colonne vertébrale dans sa main. Le type n'a donc pas l'air d'avoir toute se tête... Cela se confirme quand, dans la seconde suivante, il se jette sur le cuisinier et lui arrache le nez avec sa bouche. Cindy, la serveuse, ne se démonte pas et lui envoie le café qu'elle vient de préparer en pleine face. Au même instant, à l'extérieur, une voiture de police cause un accident. Les clients du bar sortent pour voir s'il y a des blessés... ils aperçoivent alors le prisonnier retenu à l'arrière de la voiture, qui porte une croix similaire. Il agresse le policier devant lui, alors que la voiture prend feu, puis explose. Ce n'est que le début de catastrophes en chaine, car tous les mordus par ceux qui portent la croix deviennent à leur tour totalement fous. Entre perversité et cannibalisme, elles se mettent à traquer les survivants, qui sont de plus en plus minoritaires...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec le succès de la série Walking Dead, l'invasion de bandes dessinées ayant pour thème les zombies a déferlé. Au final, on ne retient pourtant que peu de titres. La nouvelle série de Garth Ennis risque néanmoins de faire parler d'elle. Le scénariste provocateur de Preacher livre ici une histoire post-apocalyptique tripante. A l'origine, un mystérieux virus se répandant par le sang y rend les gens totalement dégénérés. Outre une croix sur leur visage, qui semble creusée dans leur chair, les malades sont ultra-violents. Ils adorent les sévices, les tortures, les viols, le cannibalisme et les tripes. Ce menu appétissant permet certes de multiplier les séquences chocs, mais grâce au talent de Garth Ennis, cela n'est jamais gratuit. Le petit groupe de survivants nage en plein enfer ; le climat de terreur permanent leur offre l'occasion de dépasser leurs limites et les pousse dans leurs derniers retranchements. Contrairement à Walking Dead, Ennis ne se concentre qu'autour de deux protagonistes principaux (Stan et Cindy) et propose une narration plus découpée. L'histoire se suit ainsi très bien, avec même quelques très légères pointes d'humour noir. Illustrant l'ensemble avec une maîtrise hors pair, Jacen Burrows offre à Ennis un visuel à la hauteur du récit, peut-être même encore plus maîtrisé. Son trait est soigné et les scènes gores sont... gores à souhait ! Ce mise en bouche réussie a le mérite de présenter la thématique horrifique sous un angle sauvage, barbare et au final assez régressif. A réserver aux lecteurs extrêmement avertis !