L'histoire :
A 18 ans, Adaline Pratt a tout pour être heureuse. Elle est la fille aînée d'une famille nombreuse catholique pratiquante aisée. Tout ce petit monde vit dans un gigantesque ranch où la jeune femme peut exercer sa passion quotidiennement : l'équitation. Pourtant, quelque chose l'insupporte de plus en plus : depuis des années, son père viole sa sœur. Elle n'a jamais su s'opposer à lui, mais aujourd'hui elle ose lui parler. La réaction de son paternel est sans ambiguïté : il la frappe. Il entend bien que personne ne lui dicte jamais sa conduite. Tout d'un coup, à l'extérieur, un vent de panique se fait entendre. Les chevaux sont hors de contrôle et personne n'arrive à les calmer. Ils sont affalés par une sorte de procession de personnes portant toutes une croix ensanglantée sur le visage, et qui s'approchent. La foule est incontrôlable et agresse sauvagement tout ce qui bouge, n'hésitant pas à les dévorer ! Adaline doit faire une trêve avec son père pour sauver la famille...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Violent, amoral et malsain sont les adjectifs empruntés par Milady graphics sur le sticker promotionnel de Crossed. Avouons-le, l'éditeur ne ment pas ! Après deux albums bien bourrins orchestrés par le démentiel Garth Ennis, voici un nouvel opus en one shot. Le scénariste écossais a laissé sa place à David Lapham. mais ne craignez pas pour autant de voir l'univers de Crossed s'aseptiser... L'auteur de Stray Bullets conserve le gore de la série et la tension permanente se crée au fil de la lecture. La grande différence est que Lapham ajoute une dimension familiale aux lourds secrets. Le père viole ses enfants depuis longtemps, mais il prétend être un bon catholique ! Plus torturé encore, le récit ne déçoit pas. Les rebondissements fonctionnent, ça s’étripe gaiement, ça insulte, ça viole, ça brûle, ça éviscère, ça décapite, ça dévore, miam miam. L'ajout de la thématique religieuse à laquelle se mêlent vice et perversité choquera en outre les plus dévots. L'une des forces de Crossed est d'être aussi explicite dans les textes et les situations que dans les dessins. Jacen Burrows était déjà assez fort dans le registre ; Javier Barreno est aujourd'hui un successeur de choix. Son trait fin n'est pas le plus technique qui soit, mais le soin apporté aux détails paie assurément. Que vous commenciez Crossed par cet album ou par le diptyque d'Ennis, vous ne ressortirez pas indemnes de cette expérience horrifiante. Les fans du genre apprécieront fortement. Et faites gaffe à ce type bizarre avec une croix de sang sur le visage, là, derrière vous...
