L'histoire :
Un couple de touristes roule alors que la nuit est tombée. Traversant une forêt, ils aperçoivent une femme tenant un trousseau de clés. Celle-ci les hèle et leur demande de sauver St. George... Julia Adler a disparu depuis trois jours. L'actrice a beau être recherchée par la police, il n'y a aucun indice. Lawrence St George est invité par le réalisateur de son film en cours de tournage. Il lui diffuse, sans son, les images d'une scène où apparaît la disparue. Une image spectrale est visible près du visage de Julia Adler et ce, sans aucunes explications. En plus, le petit ami de celle-ci a été retrouvé carbonisé dans la piscine. Lawrence est membre de la guilde de Corpus Monstrum et avec l'aide de Monsieur Benedict vont tous les deux se lancer dans une investigation qui va très rapidement flirter avec l'étrange et le fantastique...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Méconnu, l'artiste américain Gary Gianni est un nom qui risque de rester dans vos mémoires après que vous ayez découvert son travail dans Corpus Monstrum. Il est apparu dès le milieu des années 90 dans les différentes compilations thématiques publiées par Dark Horse. C'est à l'occasion d'une couverture spéciale de la série Hellboy qu'il mit en évidence un personnage que l'on retrouverait dans sa propre série, un individu au design évoquant fortement le Monsieur Choc de la bande dessinée Tif et Tondu. Monsieur Benedict, c'est le nom de ce héros, va être au cœur d'un titre nommé Monstermen & other scary tales (renommé Corpus Monstrum pour sa version française). Au départ, les apparitions de sa série serviront de complément au Hellboy, véritable locomotive commerciale de Dark Horse. Ses histoires trouveront un écho auprès des fans car en terme d'ambiance, nous ne sommes pas très éloigné du titre de Mike Mignola. Le fantastique côtoie les atmosphères gothiques et ce, de manière toujours inspirée. L'histoire de cette guilde luttant contre les phénomènes étranges se découpe en plusieurs chapitres, tous présentant une intrigue différente et des enjeux bien pensés. Là où cet album marque des points, c'est sur les dessins. Gary Gianni présente un trait fin, détaillé et qui n'est pas sans rappeler l'une de ses illustres influences : Bernie Wrightson. Entièrement en noir et blanc, l'ouvrage permet d'admirer la subtilité du coup de crayon, la gestion des blancs et la beauté globale de ce travail remarquable. Corpus Monstrum est une leçon de rattrapage utile et plaisante, celle qui remet Gary Gianni à la place qu'il aurait dû toujours avoir, celle des grands.