L'histoire :
Ça y est, nous sommes dans les années 60 et Jack Kirby a atteint ce que beaucoup considèrent encore aujourd’hui comme le sommet de sa carrière avec des titres comme Les Quatre Fantastiques, Thor ou encore Les Vengeurs, tous édités chez Marvel. Mais voilà, Jack va vite en avoir assez. Entre le rythme infernal de production qui lui est demandé, les problèmes de contrats et, bien évidemment, les confrontations individuelles, une nouvelle ère va débuter, auprès, notamment, de la Distinguée Concurrence où Jack va laisser libre cours à son imagination débridée. Une explosion créatrice qui ne plaira pas à tout le monde...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome passionnant qui couvrait la vie et l’œuvre de Jack Kirby de sa naissance à son couronnement chez Marvel Comics, Jean Depelley parachève son travail titanesque avec un deuxième ouvrage couvrant la suite (et, malheureusement, la fin) de la vie du Roi des Comics. De la même façon que précédemment, l'auteur détaille non seulement les tourments et ambitions personnelles de Kirby (sans jamais sombrer dans le scabreux ou le mélodramatique) mais il s'attarde aussi, pour le plus grand bonheur des passionnés, sur les coulisses et les rouages internes de l'édition comics de l'époque. Des relations personnelles entre Jack et Stan Lee (décrites ici le plus sobrement possible, sans jamais forcer le trait dans un sens ou dans l'autre pour faire plaisir aux partisans des protagonistes) jusqu'aux négociations entre non seulement Kirby mais aussi ses collaborateurs et les différentes maisons d'édition, on découvre le fonctionnement d'un industrie basée sur le rêve et l'imaginaire mais qui doit bien tourner et qui nécessite donc, pour cela, de l'argent. Sans parti pris aucun, on découvre donc tout un jeu de trahisons, de réconciliations et de négociations qui ferait pâlir d'envie nombre de séries TV à succès. On suit aussi la route de Jack Kirby et on apprend ses faiblesses, celles de l'homme mais aussi celles de l'artiste, à mesure que sa vue se dégrade et que ses illustrations s'en ressentent. Tout cela humanise l’œuvre de l'artiste et, si le premier tome était celui de l'ascension, celui-ci n'est cependant pas pour autant celui de la chute et, jusqu'au bout, on apprend à connaître un père de famille bougon, pas toujours facile à côtoyer mais incroyablement attachant. La pièce manquante à une biographie indispensable, on ne le répétera jamais assez.