L'histoire :
Le redoutable Caïd croupit au fond d’une prison. Mais loin de broyer du noir, ce sinistre personnage paraît de bonne humeur et étrangement calme. En effet, le gangster a mis au point un piège infaillible pour se venger de Spider-Man qu’il accuse d’avoir rendu sa femme infirme. Pour ce faire, le Caïd organise une astucieuse évasion au cours de laquelle un jeune escroc du nom de Nino se fait la belle. Selon les plans du Caïd resté en prison, le jeune homme, ancien acrobate de cirque doit commettre des forfaits sous le costume de Spider-Man afin de faire accuser le vrai Tisseur de tous ses crimes. Très vite, les agissements du faux Spider-Man secouent la communauté de New York au travers de nombreux vols et d’agressions : la police le recherche activement et la population le craint. Il n’en fallait pas moins pour que J. Jonah Jameson, le redouté patron du Daily Bugle fasse ses gros titres sur les délits du Tisseur... si bien que Peter Parker lui-même en vient à douter de sa santé mentale. Et s’il était vraiment coupable de tous ces crimes ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Déjà publiées il y a une quinzaine d’années sous le titre The Complete Spider-Man Strips, les aventures de Spider-Man en comic strips méritaient bien un petit lifting dans un écrin digne de ce nom. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette nouvelle version tient bien la route grâce à la grande qualité du matériau de base et au soin qui a été apporté à ne rien dénaturer. Inutile donc de dire que les histoires de ce bon vieux Stan Lee illustrées par John Romita Sr puis plus tard par Larry Lieber et Fred Kida sont redoutablement bien ficelées. En effet, véritablement conscient que le personnage de Spider-Man doit toucher un plus large public, Stan Lee a pris le parti de décliner les aventures du Tisseur face à ses pires ennemis (Le Caïd, Kraven, Le Rôdeur...) dans les pages de grands journaux américains tout en respectant au mieux la continuité avec les histoires issues des comic books. Qui plus est, le format court du strip (3 cases / 3 bandes) oblige le grand Stan à découper ses histoires de façon nerveuse afin d’intéresser le public... quitte à parfois prendre ses distances avec le sacro-saint Comics Code Authority pour insuffler dans le scénario des éléments sombres et violents (les meurtres au couteau perpétrés par le déséquilibré Lombard de la secte Loomis, notamment). Côté graphique, l’excellent travail en noir et blanc (ou en couleur pour les éditions du dimanche) de John Romita Sr est une pure merveille tant l’homme réussit à mettre en place des dessins détaillés et remarquablement agencés dans leurs moindres détails. Peaufinée à l’extrême, chaque case met parfaitement en relief l’univers de Spider-Man et ce, avec un encrage subtilement bien équilibré. En définitive, Amazing Spider-Man : Les Comic Strips 1979 – 198 se doit de figurer dans toutes les étagères des fans de Spider-Man, tant pour son côté historique que pour la qualité de ses œuvres !