L'histoire :
Nous sommes en 1963, le premier Ant-Man et inventeur du costume : Hank Pym, alors au cinéma avec Janet Van Dyne, se fait enlever par une troupe de super-vilains qui compte bien régler ses comptes avec la fourmi. En 2006, Eric O’Grady, analyste au S.H.I.E.LD, se retrouve en cavale après avoir dérobé un prototype du costume de Ant-Man. A ses trousses, un Skrull arborant les traits de Hank Pym, souhaite à tout prix récupérer le costume… Enfin, de nos jours, Scott Lang, le Ant-Man en exercice tente de se faire une place chez les Avengers en portant la responsabilité d’une mission risquée : escorter le sarcophage qui renferme la menace Ultron pour l’emmener dans le monde de l’infiniment petit, là où il ne sera plus une menace. Ces trois Ant-Man issus de trois époques différentes auront fort à faire, d’autant plus qu’ils devront faire face à un évènement tout particulier : la venue du Ant-Man du futur (2549) venant prévenir ses prédécesseurs de l'imminence d’une menace qui détruira l’univers connu. Et pour sauver le monde, l’union des quatre Ant-Man ne sera pas de trop.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les 60 ans de Spider-Man et de Hulk, c’est au tour de Ant-Man de souffler le même nombre de bougies. En guise de gâteau, une mini-série menée par Al Ewing, le nouveau grand faiseur d’histoires chez Marvel, accompagné du très prometteur Tom Reilly au dessin. Si l’histoire et son dénouement tiennent sur le dos d’une fourmi, le récit brille par son parti pris stylistique. Al Ewing et Tom Reilly se sont donné une mission : raconter chaque Ant-Man, à la manière de leurs illustres auteurs respectifs. Pour narrer le Ant-Man des années 60, Ewing reprend Stan Lee et ses récitatifs complices avec le lecteur, pendant que Tom Reilly singe le coup de crayon de Don Heck. Pour le Ant-Man incarné par O’Grady, c’est au tour de ses auteurs, Robert Kirkman et Pil Hester de passer à la moulinette du duo Ewing-Reilly. Les babillages « Kirkmaniens », le trait anguleux de Hester : tous les tics artistiques sont repris, digérés et resservis avec maestria. Au-delà de célébrer l’héritage de l’Homme-Fourmi, c’est bel et bien au comics que Ewing et Reilly rendent hommage, ainsi qu’aux grandes mouvances artistiques qui ont traversé ce medium. Ewing s’amuse avec la continuité, se permet des fantaisies meta, tout en incluant le lecteur lors de chaque montée en tension. Quant à Reilly, il jongle entre les mines de ses illustres pairs tout en ajoutant sa touche personnelle. Ce récit ne mettra pas un coup de pied dans la fourmilière qu’est Marvel, ni même à la mythologie Ant-Man, bien que l’on y découvre une nouvelle incarnation du costume. Mais ce Fourmi-versaire arrive en quatre numéros rafraîchissants, à faire la preuve de toute l’ingéniosité de deux auteurs de bande-dessinées tout en donnant envie aux néophytes de découvrir les grandes périodes d’Ant-Man que ce comicbook tend à esquisser. Une histoire anecdotique mais un récit indispensable.