L'histoire :
Steve Rogers, alias Captain America, a affronté plus d'un ennemi et c'est grâce à sa volonté hors pair et à son courage, qu'il a pu se relever de toutes les épreuves. Alors qu'il vient de neutraliser une nouvelle menace, un type surnommé Crâne Vert et voulant faire s'écraser sur Manhattan un avion contenant un parasite végétal, Steve retrouve enfin Sharon. Ensemble, ils doivent fêter l'anniversaire de Cap' et ses 90 bougies. Avant cela, le SHIELD les a prévenu qu'une rame de métro très ancienne a été découverte et que des choses étranges s'y passent. Steve ne se débine pas et monte à bord. L'instant suivant, il n'est plus à Manhattan mais dans un autre monde. Capturée et assommée, la Bannière étoilée se réveille dans un laboratoire obscur et entend une voix familière lui parler. Les esprits retrouvés, Captain America reconnaît le scientifique nazi Arnim Zola...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme chacun le sait, certains artistes ou scénaristes marquent d'une trace indélébile leur passage sur une série. Frank Miller sur Daredevil ou Chris Claremont sur les X-Men sont des exemples bien connus. Captain America a longtemps souffert de son rôle initial ingrat, à savoir un personnage iconique défendant les couleurs d'un pays. Avec l'arrivée au milieu des années 2000 d'Ed Brubaker, ses récits ont changé, passant des histoires d'action simplistes à des récits d'espionnage malicieusement construits. Après plusieurs années et à l'annonce de Marvel Now, le scénariste a laissé sa place à Rick Remender. L'ancien encreur et dessinateur, devenu auteur depuis plus d'une dizaine d'années, a marqué plus d'un lecteur de comics avec ses partis pris osés (la saga Franken-Castle !) et ultra-référencés. Cet amateur de science fiction et de fantastique profite donc de la grande rénovation des titres de Marvel pour s'offrir une histoire aux antipodes de celles de Brubaker. On oublie d'emblée l'espionnage pour revenir à une série d'action fortement mixée pour ce premier volet de science fiction. Cap' se retrouve prisonnier d'une dimension inconnue où Arnim Zola joue les dictateurs. Avec un tel contexte, on pourrait craindre que le récit de Remender soit bancal. Que nenni ! Entre les scènes d'action ultra-spectaculaires et les flashbacks revenant sur l'enfance de Steve, tout est pensé pour que les cinq épisodes de ce premier opus se révèle distrayant et passionnant. Il est ahurissant de voir combien le héros en prend pour son grade dans ces chapitres et la violence qui se dégage de certaines scènes. La narration est elle aussi très immersive. Rick Remender use de la traditionnelle voix-off à la première personne pour nous montrer combien son héros souffre. Sur certains passages, on notera les influences évidentes d'un Lovecraft, ce qui n'est pas un mince compliment tant Remender est parvenu à rendre palpable la paranoïa ambiante. Le scénariste s'appuie en plus sur la superstar John Romita Jr. Si celui-ci ne fait pas forcément l'unanimité, son travail sur la série est bon et d'une grande régularité. L'arrivée de cette nouvelle vision de Captain America au sein de la collection Marvel Now fait plaisir à lire et risque même de choquer les lecteurs les plus anciens. Mission réussie !