L'histoire :
On se demande toujours ce qu’est une journée pour un super-héros. C’est « simple ». D’abord, un truc bizarre du genre une immense créature robotique qui attaque un immeuble. On se dépêche pour intervenir et sauver les habitants puis le conducteur de la machine géante est rapidement arrêté. On en retire une grande satisfaction, surtout quand la course-poursuite a été rocambolesque. Alors, on se dit que c’est ensuite le repos du guerrier, que le super-héros profite du succès et de sa popularité. Pas du tout en réalité. C’est quand le costume tombe et que le super endosse son identité humaine que d’autres ennuis commencent. C’est le cas pour Steve Rogers. Quand il rentre dans son immeuble, il croise le propriétaire et celui-ci semble passablement énervé. Il faut dire que les nouvelles ne sont pas bonnes. L’Etat refuse de réparer les dégâts dans l’appartement de Captain América et les assurances ne suivent plus. Pire : l’immeuble va être détruit d’ici peu et il faudra que tous les habitants quittent les lieux rapidement, même Steve Rogers. Ce dernier n’en revient pas : l’endroit où il a grandi et où il a vécu avec ses parents, encore menacé ! Cette catastrophe le ramène à des années en arrière, à l’époque où il était un jeune adolescent.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est un petit événement : le célèbre J. Michael Straczynski s’empare du fameux Captain America. Sur le papier, le célèbre défenseur de l’Amérique au grand cœur lui va comme un gant. On connaît la patte si humaniste et si profonde de Straczynski et on s’attendait à du lourd avec ce titre. Malheureusement, le ton choisi surprend et déçoit un peu. En effet, le créateur de Rising Stars opte pour une narration assez complexe qui mêle présent et passé du personnage. Si le parallélisme est plutôt bien maîtrisé entre la vie d’adulte de Steve Rogers et son enfance, on n’aime guère la fantaisie utilisée pour la voix off. Straczynski se la joue Tom King et tente d’innover avec un ton décalé et moderne. Pourtant, le côté un peu branché des encadrés narratifs cadre mal avec la droiture d’esprit de Cap et complexifie surtout le récit pour au final ne pas apporter grand chose de plus. La sobriété et la subtilité sont des qualités qui vont beaucoup mieux au grand scénariste qui a collectionné les récits beaux et forts et cette tentative de se démarquer et d’être original tombe un peu à plat. Restent néanmoins quelques bonnes surprises comme la découverte de l’adolescence de Rogers pendant la montée du nazisme ou encore le dessin ultra réaliste de l’espagnol Jesus Saiz. Une petite déception même si ce récit a quand même un peu de valeurs.