L'histoire :
Âgée de 16 ans, Jennifer a fui le cocon familial. Seulement, son échappée tourne vite au cauchemar. Elle tombe dans la drogue et devient actrice pornographique. Lors d'un moment de lucidité, elle appelle son père et lui dit regretter, lui demandant de venir la chercher. Malheureusement, celle-ci meurt avant qu'il n'arrive. Venu pour enquêter sur sa mort, Land va se faire avoir par Curtis, un producteur de film qui n'est autre que celui qui a fait vivre un enfer à sa fille. Piégé, le père de Jennifer va chercher à le tuer mais va finir par être incarcéré. Des mois plus tard, des individus deviennent hors de contrôle et semblent avoir perdus la raison. S'échappant de prison, Land promet de retrouver Curtis et ses hommes, car ceux-ci ne se sont pas arrêtés à sa fille, ils se sont aussi occupés de sa femme et de son fils. Pour cet ancien flic, l'heure est à la vengeance, peu importe qui se mettra sur son chemin : infectés à la croix ou non...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est toujours difficile pour une série horrifique de se renouveler. L'univers de Crossed montre depuis des dizaines d'épisodes et plusieurs séries différentes facettes, exploitant aussi bien les délires pervers des infectés que la folie des rescapés. Si un essoufflement s'est fait réellement sentir ces derniers mois, ce neuvième tome de Terres Maudites retrouve un intérêt pour le lecteur en optant pour une approche mêlant polar hardboiled au gore habituel de Crossed. C'est le scénariste David Lapham qui se charge d'écrire une sombre histoire de vengeance en 8 épisodes. On suit un homme nommé Land qui a vécu des moments douloureux avec tout d'abord la mort de sa fugueuse de fille puis celle de son épouse et de son fils. Toutes ces morts sont dues de prêt ou de loin à un producteur de films pornographiques. David Lapham n'a pas perdu la main, son goût pour le sordide et les personnages à la peau tannée par les épreuves, tout est ici bien en place. On suit cette quête de vengeance au milieu d'un monde subissant des flux apocalyptiques avec une réelle tension. Plutôt maline, la narration de Lapham permet de comprendre les différents niveaux de souffrance de Land et donc ce besoin viscéral d'éliminer cet homme odieux. Bien écrit, le récit est évidemment assez costaud à lire. La violence est omniprésente et pas uniquement visuellement. Si l'on doit émettre ceci dit un léger bémol, cela concerne la fin de l'album qui s'éloigne des tonalités du début et apparaissent du coup plus rentre-dedans. Côté dessins, Francesco Manna se plie assez bien au style Crossed et livre globalement une prestation correcte. Voici donc un regain d'intérêt plus que notable pour la série référence dans le registre du gore.