L'histoire :
Matt Murdock n'est pas aveugle de naissance. Enfant, il a pu voir son père, Battlin' Jack Murdock, un boxeur jouant les petites frappes pour un gangster de Hell's kitchen, s'en prendre au boucher du quartier. Bien des années après, ce souvenir se rappelle à lui et le tourmente... L'avocat se rend à son bureau, où une cliente l'y attend déjà. Elle se nomme Maggie Farrell, est très belle et attire immédiatement le regard de Foggy, l'assistant de Murdock. Elle est venue porter plainte contre la centrale électrique qu'elle accuse d'être responsable de son cancer. Quelques minutes après, son mari rentre en trombe et crie qu'ils se sont trompés d'adresse. Curieusement, Matt a l'impression d'avoir déjà croisé cet homme. Peut être était-ce à Hell's kitchen des années auparavant ?... La chaleur est étouffante depuis quelques jours et les médias font leur choux gras d'un meurtrier en série qui est toujours introuvable. Et ce n'est pas tout, une nouvelle équipe de justiciers se serait manifestée dans des zones proches de celles protégées par Daredevil. Matt est loin de se douter qu'il y a peut-être un lien avec ces événements et sa propre histoire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l'occasion des 50 ans de création de Daredevil, Panini Comics ressort quelques récits phares de celui que l'on surnomme l'Homme sans peur. Daredevil a bénéficié des talents d'artistes de renom comme Stan Lee, son créateur, mais aussi Frank Miller, David Mazzuchelli, Bill Sinkiexicz, Brian Michael Bendis, Alex Maleev, etc. L'un des grands noms fut également Joe Quesada, qui avait lancé la seconde série sur le diable de Hell's Kitchen avec le scénariste fantaisiste Kevin Smith. Après deux albums, le dessinateur est devenu le rédacteur en chef de Marvel et il a donc confié le titre à d'autres auteurs (Bendis en l’occurrence). Pourtant, dans l'esprit de Quesada, il restait une histoire, emprunte de souvenirs personnels, qu'il voulait absolument raconter. Après trois ans de gestation difficile, Father sortait enfin. Quesada a scénarisé et illustré l'ensemble seul. II a seulement bénéficié de l'aide du talentueux Richard Isanove pour la mise en couleurs. L'histoire prend place dans un New-York étouffant, pendant qu'un tueur en série multiplie les victimes sans qu'aucun indice ne permette de l'identifier. Pour Daredevil, cela ne pose pas encore de problème puisque les cadavres sont retrouvés en dehors de Hell's Kitchen, le quartier qu'il surveille. Par contre, cela risque de changer car un groupe de justiciers non répertoriés agît à proximité. Ajoutons en plus que Matt Murdock est hanté par les souvenirs de son père... Joe Quesada n'a pas créé le meilleur récit du genre mais Father et son aspect polar finit par convaincre le temps des derniers épisodes. La narration monte en puissance et se montre ainsi crédible. Le rédacteur en chef a de beaux restes au niveau de ses dessins avec un Super-Héros très massif et un jeu d'ombre maîtrisé. Quesada se permet aussi quelques jolis clins d’œil comme notamment une séquence rappelant le fameux The Spirit de Will Eisner. Ce Father aurait pu être un titre ampoulé et maladroit, fruit d'une trop longue gestation, mais il n'en est rien et Joe Quesada offre un bien bel album aux fans de Daredevil mais aussi au père de Matt Murdock ainsi qu'à son propre père...
