L'histoire :
Matt Murdock a quitté New York. Il a oublié son passé douloureux, celui d’avocat le jour et de DareDevil la nuit. Ces derniers mois, il n’était plus le même et alors qu’il est devenu le leader de la Main, la terrible secte meurtrière, pensant pouvoir la détruire de l’intérieur, il a commis bien trop d’exactions. Cela fait maintenant des semaines qu’il marche sans but et réfléchit à ses actes. Par une belle journée, il arrive aux abords d’une petite ville isolée. Alors qu’il s’arrête pour déjeuner dans une cafétéria, Matt est pris pour cible par des types du coin qui se mettent à le frapper. Le shérif intervient et fait monter Murdock dans son véhicule. Il l’emmène à un arrêt de bus en lui indiquant de partir au plus vite, en l’ayant au préalable pris en photo. Matt ne dit rien mais un peu plus tard, il découvre un terrain vague dans lequel des corps sont enterrés. Cette ville cache de drôles de choses et l’ancien Super-Héros ne pourra avancer à découvert car sa photo a permis son identification…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est la fin d'une ère, celle de la seconde version de DareDevil entamée avec Kevin Smith à la toute fin des années 90. Le Diable de Hell's kitchen a connu bon nombre d'aventures dont certaines resteront dans toutes les mémoires comme celle de Brian Michael Bendis et Alex Maleev ou encore celle d'Ed Brubaker. Alors que la série a quelque peu patiné ces derniers mois, Andy Diggle offre un Reborn au Super-Héros, qui contrairement au sens initial de son titre (Renaissance), marque plutôt la fin de celui-ci. Durant quatre épisodes, le scénariste de The Losers revient sur le personnage après les tristes événements de Shadowland où Matt Murdock avait rejoint la secte meurtrière de la Main. Alors qu'il pensait être le ver qui ronge la pomme, il s'est retrouvé entièrement hameçonné par un démon protecteur. Depuis, il a tout abandonné et erre sur les routes des USA. Bien sûr, son passé le rattrape alors qu'il visite un bled paumé. Changer entièrement de décorum autour du justicier n'est pas une mauvaise chose, bien au contraire. Garth Ennis l'a fait régulièrement avec succès sur The Punisher, un autre héros urbain. Par contre, Diggle reste bien trop conventionnel. Les rebondissements sont basiques et on sent que le scénariste n'a qu'une seule consigne, remettre Murdock sur les bons rails. L'histoire n'est pas vraiment pas grandiose mais elle reste bien faite. Davide Gianfelice illustre ce Reborn avec un trait assez rude et épuré qui colle, là aussi, assez bien. Même si la direction prise par ce Man without fear n'est pas exempte de temps morts, ce Reborn conclue une ère glorieuse et laisse la place et Matt Murdock pour une troisième série de DareDevil qui sortira désormais dans les kiosques. Le Diable retrouvera d'autres héros urbains sous la plume d'un scénariste expérimenté (Mark Waid) et bénéficiera d'une approche esthétique assez différente et disons-le, assez emballante. Rendez-vous est pris dans les prochaines semaines...