L'histoire :
L’avocat de Hell’s Kitchen est derrière les barreaux. Le FBI en est persuadé : Matthew Jack Murdock est en réalité Daredevil ! Envoyé à Rikers Island aux côtés de nombreux criminels mis sous les verrous par l’homme sans peur, Matt est mis à l’isolement, à l’abri des potentiels différents assauts des autres détenus. Venu lui rendre visite pour préparer son procès, son ami et avocat Franklin Nelson est assassiné par un des taulards. Sans espoir d’avoir une audience équitable et juste, Matthew est transféré avec les autres détenus. Quelqu’un en veut à sa vie, et notre homme en rouge en est bien conscient. Redoublant d’ingéniosité et de rage, Matt fera tout son possible pour lever le voile sur ce meurtre. Mais dans les couloirs de Rikers une autre menace plane, celle de Wilson Fisk alias le Caïd, et pour Murdock aucun doute n’est possible : Fisk est responsable de l’assassinat de Nelson. Quelle sombre vérité se dissimule derrière ce jeu de masque ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’arrivée d’un nouveau Daredevil fait toujours plaisir, mais lorsque c’est le géant du thriller Ed Brubaker qui nous livre sa version de l’homme sans peur, on peut être sûr d’une chose : la lecture sera des plus passionnantes ! Certains d’entre vous connaissent déjà le run de Brubaker sur Daredevil, mais sa réédition en format deluxe nous permet de découvrir une des meilleures histoires écrite sur le diable de Hell’s Kitchen. Le créateur du Soldat de l’hiver, de l’excellente série Gotham Central mais aussi de Fondu au noir et de Fatale explore une facette ô combien intéressante de Daredevil : la culpabilité et la responsabilité des actes commis par un héros masqué. L’intrigue est construite comme un polar noir avec son lot de complots, de twists et de luttes pour une survie menacée. On ressent ici un Mattew acculé et n’ayant d’autre choix que de collaborer avec sa némésis mais également accepter les débordements d’un allié inattendu : le Punisher. Côté graphique, Michael Lark s’en sort magnifiquement avec une teinte et un trait réaliste du plus bel effet rappelant par moment le travail de l’immense Andrea Sorrentino (l’homme derrière les chefs d'œuvre Batman Impostor et Les mythes de l’ossuaire). Sale, poisseuse, désespérée, la palette déployée par Lark colle parfaitement aux écrits de Brubaker même dans les moments où un semblant d’espoir semble pointer le bout de son nez. Ici, c’est une course contre la montre qui se joue et les deux artistes nous le font sentir. Plus que jamais, Daredevil est un héros (ou anti-héros ?) terre à terre qui permet aux lecteurs de se sentir proche d’un personnage dépassé. Certes, Matthew possède des capacités hors du commun, mais c’est le cœur et les motivations du personnage qui nous rappellent que nos justiciers favoris sont avant toute chose des êtres humains.