L'histoire :
Sexton Furnival est un adolescent de 16 ans qui ne trouve pas vraiment de sens à sa vie. Pas d’ami, ni même de copine, il n’en veut à personne en particulier mais il a décidé de se suicider. Auparavant, il écrit une lettre d’adieu expliquant son geste à ses parents. Sa mère rentre dans sa chambre avant qu’il ait eu le temps de la terminer et lui demande de sortir afin de faire le grand ménage. Il erre alors dans la ville et atterrit à la décharge. Il monte sur une pile un peu élevée, chute au beau milieu des détritus et se retrouve coincé. Appelant à l’aide, il voit une jeune fille arriver. C’est Didi, dotée d’un look pour le moins particulier. Etant donné qu’il saigne, elle lui propose de le soigner et donc de venir chez elle. Après avoir discutée avec elle, Sexton la trouve gentille mais bizarre. Elle prétend être la Mort… Cela en est trop pour lui. En sortant, le jeune homme est agressé par une vieille femme qui demande à ce qu’on la conduise auprès de Didi. En la voyant, elle lui réclame son cœur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce one-shot est l’œuvre de Neil Gaiman, scénariste réputé entre autre pour sa série Sandman et surtout pour être considéré comme le plus grand auteur américain par le New York Times (il est l’inventeur de l’« urban fantaisy »). Cette histoire parue en 1994 est pour le moins originale. Les thèmes y sont nombreux mais ce qui étonne est le choix de ce héros, Sexton, un adolescent désabusé voulant se suicider. On a connu des héros plus enjoués ! Toujours est-il que sa rencontre avec Didi changera le reste de sa vie. En créant un univers mêlant fantastique et contes, le scénariste nous emporte dans des péripéties étonnantes avec une brochette de personnages hauts en couleurs. Si l’ambiance pourrait paraître a priori sombre, voire oppressante, il n’en est rien en pratique : l’humour est présent et fonctionne même plutôt bien. Concernant les dessins, Mark Buckingham, futur dessinateur de la série culte Fables, livre un trait encore un peu hésitant à certains endroits mais déjà prometteur. Il bénéficie d’un renfort inattendu avec la présence de Dave McKean qui se différencie par un style plus « spécial », le temps d’un court épilogue expliquant l’utilisation d’un préservatif aux plus jeunes. Seul bémol : la traduction française laisse parfois à désirer : certaines phrases sonnent bizarre (ex. : Arrive ! au lieu de Viens !). Agréable à lire, ce titre est plus profond que ce qu’on pourrait penser de prime abord et se révèle au final fort distrayant…
