L'histoire :
Mariko Yashida a beaucoup de mal à vivre normalement. Depuis qu’elle sait qu’elle est fille d’un monstrueux Oni, elle ne parvient plus à s’intéresser ni à l’école, ni à aucun loisir du quotidien. Comment sa grand-mère, qui l’élève, peut-elle rester aussi calme et silencieuse sur ce sujet ? Comment la gouvernante Kuroki arrive-t-elle à oublier tout ce qui s’est passé ? Mariko traîne son âme en peine mais quelque chose l’inquiète encore plus ces deniers temps. Elle a des visions très spéciales, des monstres énormes aux yeux globuleux et aux visages qui pourraient être amusants s’ils n’étaient aussi effrayants. Quand elle marche, ils semblent la suivre dans un immense nuage de fumée. Quand elle est assise en classe, ces affreuses créatures l’entourent. Quand elle prend son bain, certaines de ces apparitions nagent dans l’eau à ses côtés ! Le pire, c’est dans son sommeil et elle a beaucoup de mal à s’endormir, hanté par ces formes énormes et dérangeantes. Mariko doute de sa santé mentale : ces créatures sont-elles réelles ? Une nuit, alors qu’elle est encore assaillie par ses visions, elle parvient à s’enfuir et rencontre un étrange prêtre dont le bâton de prière résonne fortement…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après la sensation Demon Days, on se demande bien où Peach Momoko allait nous emmener. A un endroit forcément inattendu. Ce mélange incroyable entre super-héros et imaginaire nippon reprend désormais une œuvre devenue culte chez Marvel : Civil War. Un choix malin et osé tant l’œuvre originelle est marquante mais Momoko va transformer cette base en sublime récit japonisant. Par rapport au premier tome, la trouvaille ici est de mêler guerre et magie mais aussi rêve et réalité. Mariko devient une sorte d’Alice aux Pays des Merveilles qui se retrouve plongée dans une rivalité forte sur un sujet plus qu’étonnant. La réécriture de Civil War est diablement maline puisque là aussi, il s’agit d’un problème de masques mais un problème autrement plus grave que faire tomber le masque ou non. Les clins d’œil aux super-héros Marvel sont également subtils et pas toujours expliqués (à la différence du tome un) mais c’est plutôt normal puisque le genre super-héroïque n’est qu’une toile de fond pour agrémenter l’immense immersion dans les légendes japonaises. Pour le reste, c’est tout simplement un véritable enchantement pour les yeux. On ne se lasse pas de ses planches incroyables, qu’il faut absolument goûter en grand format, où l’aquarelle délicate imite les peintures traditionnelles. L’esthétique joue sur l’imagerie nipponne de façon extrême mais toujours avec une finesse et une poésie bouleversantes. Les fans de super-héros vont également avoir un choc en voyant leurs personnages métamorphosés comme Iron Man en immense samouraï à l’armure rouge, Spider-Man en tarentule géante ou Black Panther en noble dignitaire. Marvel a trouvé sa Muse avec une fusion parfaite entre comics et l’art japonais.