L'histoire :
« Desolation Jones » est le pseudo que tout le monde donne à Michael, anglais et ex-agent des services secrets britanniques. Celui-ci tient au fait qu’il a été le cobaye d’une série de tests nommée « Desolation », et qu’il en soit le seul survivant. Pour autant, les conséquences en sont multiples : sa peau est devenue grise et sensible à la lumière du soleil, il n’a plus ni sensibilité olfactive, ni sommeil, et plus embêtant, il a des visions. Assigné à résidence à Los Angeles, il s’est reconverti en détective privé pour le compte de Jeronimus, lui aussi ex-agent secret. Son nouveau client est le colonel Nigh, retraité de la NSA, grabataire en fauteuil roulant, qui lui confie la mission de retrouver des films qui lui ont été dérobés. Pour autant, ces vidéos ne sont pas anodines puisqu’il s’agirait de pornos où Hitler et ses sbires figureraient. En sortant de sa demeure, Jones tombe sur Angela Nigh, une des trois filles du colonel, qui lui demande si le but de son contrat est de retrouver sa jeune sœur récemment fuguée. Fuyant la réponse, Desolation commence alors son enquête par les bas fonds de sa ville, où l’attendent de nombreuses surprises…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Desolation Jones est le fruit de la collaboration de trois auteurs : Warren Ellis (Planetary, Down) au scénario, J.H. Williams III (Promethea) au dessin et Jose Villarubia (Astonishing X-men) aux couleurs. Cette nouvelle série commence sur les chapeaux de roues avec un premier cycle complet. L’histoire proposée est sombre et n’en est pas moins empreinte d’un humour typiquement anglais ; rien que de plus normal puisque c’est la nationalité d’Ellis, qui nous sert sûrement ici son meilleur récit. Les dessins, quand à eux ne sont pas en reste, avec une trame très riche en détails, ainsi qu’une évolution des styles (due à l’histoire) proprement étonnante. Ainsi, les illustrations des visions de Desolation Jones ou de ses rêves sont incroyablement maîtrisées. Le travail du coloriste est également d’envergure, puisque les ruptures de tons sont nombreuses, toutes très bien vues. Ce premier tome de Desolation Jones est donc maîtrisé de bout en bout, et nous présente une nouvelle série jouant avec les codes de notre société actuelle. En matière de comics, il y a fort longtemps que l’on n’avait pas vu un premier tome de cette qualité, peut être même depuis Sin City, c’est dire…