L'histoire :
Cypres, petite ville du comté de Lake au Minnesota, est sous le choc. Le shérif Dale Chesnutt et le légiste Dennis Chicker sont devant la caravane du dénommé Mark. Jackie, son ex femme, les a appelés car l'habitation de ce dernier est sans dessus dessous et que du sang est éparpillé un peu partout. Dale y retrouve une des mains de Mark mais le reste du corps est introuvable. Si Jackie est bien sûr suspectée, comment a t-elle pu arracher cette main et faire disparaître le corps ? Le soir venu, Dale a du mal à encaisser la disparition de la victime qui était l'un de ses meilleurs amis. Il remarque une jolie femme dans le bar, une inconnue ayant un accent venant du nord de l'Europe. Après l'avoir draguée, ils partent tous les deux aux toilettes où ils s’enlacent fiévreusement. Plus tard, Dale se rend chez Jackie. Cette dernière vit avec le shérif une relation plus ou moins officielle. Au petit matin, l'ancienne épouse de la victime est attaquée dans le jardin par une drôle de créature. La puissance de celle-ci est sans pareille et son apparence est celle d'un loup garou...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
David Lapham n'en finit plus d'explorer le registre horrifique. Cet artiste découvert avec l'excellent Stray Bullets (Balles perdues) a déjà montré sa maîtrise du suspense dans ses polars racés mais depuis qu'il s'est lâché niveau violence sur Crossed, il semble apprécier le gore comme nul autre. Avec Ferals, il revisite la thématique du loup garou. Son histoire prend place dans un coin perdu du Minnesota où un shérif se retrouve coincé dans un engrenage sanglant. Le scénario est violent à souhait et les séquences gores sont légion, entre les cadavres et les entrailles, rien ne sera épargné. Souvent, un tel déluge de violence cache certaines choses. Dans Ferals, cela n'est pas le cas et permet de retrouver une partie des qualités narratives de David Lapham. Celui-ci a cette faculté d'explorer l'humain et ses perversions comme nul autre. La scène entre le shérif Dale et l'inconnue du bar en est un exemple parfait. Gratuite au départ, cette scène apporte un côté sulfureux à Ferals mais a une utilité à mesure que l'on avance dans l'album. Malgré son aspect brutal, voire même extrême par moments, cet album est une expérience de lecture intéressante si l'on aime le genre. D'autant plus que Gabriel Andrade Jr offre des dessins de bonne facture, que se soit dans les scènes sanguinolentes ou bien dans les scènes plus classiques. Ferals fera probablement hérisser les poils de bon nombre de lecteurs mais les amateurs de gore seront sûrement mordus ! Ahouh !