L'histoire :
Johnny Blaze est un beau jeune homme, cascadeur de son état, fils adoptif de Crash Simpson et sa femme, cascadeur vedette à moto d'un spectacle itinérant. Il est amoureux de Roxanne (Rocky), leur fille, qui lui en veut de ne pas vouloir reprendre la suite de son père, dont le diagnostic de cancer a été posé. Elle ignore cependant que Johnny a juré à sa mère adoptive, morte presque par sa faute lors d'un accident, de ne jamais risquer sa vie en public. Acculé par ces impératifs contradictoires, il va faire appel à Satan, demandant la grâce pour la maladie mortelle de son père, mais ce dernier se tue néanmoins lors d'un spectacle. Le marché de dupe lie désormais Johnny au prince des ténèbres, qui le fera arpenter sous forme diabolique le monde à la nuit tombée, tandis que le jour, il sera pourchassé pour son âme par son nouveau maître. C'est un Johnny Blaze au crâne squelettique en feu qui enfourchera désormais sa moto la nuit, poursuivi par les forces de l'ordre, des gangsters ou des serviteurs de Satan.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les lecteurs français connaissent le motard fantôme depuis 1975, et la publication de ses épisodes 2 à 7,(Marvel Spotlight 6-12,1972) dans le petit format Étranges aventures #40 et 41. Ses "propres" épisodes (comics Ghost Rider #2 à 5 de 1973) étant proposés dans les numéros 44 et 45 du pocket ; le premier ayant été publié lui seulement en 1989 dans Strange spécial origines #235. Autant le dire tout de suite : les cinq premiers épisodes mettant en place la légende sont un peu poussifs et surtout répétitifs. Notre motard est encore un peu gauche, combat des bikers pas très méchants, quelques flics, et surtout, un sorcier apache revivaliste maniant le crotale comme des flingues, un peu cucul. Sa fille, une belle sorcière au service de Satan, sera à l'origine de la révélation des fameux pouvoirs du Ghost Rider, lui permettant d'accéder entre autre à la création de sa moto de feu. Cela correspond à l'arrivée du propre fils de Satan, qui remet du tonus dans ce qui avait tendance à un peu tourner en rond. Si les premiers dessinateurs Mike Ploog et Tom Sutton sont tout à fait corrects, c'est avec plaisir que l'on accueille le trait plus expressif de Jim Mooney sur l'épisode neuf. Les scénarios de Gary Friedrich arrivent aussi enfin à une certaine maturité. Cette première intégrale ajoute le Marvel Team Up #15 (1972) où l'on déguste la confrontation en binôme entre le motard, Spider-Man et un drôle de méchant coiffé d'un œil hypnotique énorme : Orb. Un épisode franchement fun se déroulant au Madison Square Garden, scénarisé par Len Wein et dessiné par un Ross Andru inspiré, encré au top par Don Perlin. Au final, à part les couleurs flashy ressortant trop sur ce papier glacé, c'est un agréable moment que l'on passe avec ce premier tome, d'autant plus que des bonus sont proposés : préface et postface de Mike Ploog/Roy Thomas, les couvertures originales, d'autres plus modernes de réédition et des originaux magnifiques. La série continue aux USA et des épisodes modernes sont disponibles chez le même éditeur. On accueillera donc avec plaisir la suite de cette intégrale « historique ».