L'histoire :
En grandissant, des capacités surhumaines sont apparues à Jessica Jones. Une force bien au dessus de la normale et la possibilité de voler quelques minutes ont fait d'elle une super-héroïne nommée Jewel. Alors qu'elle pouvait intégrer l'équipe des Avengers, elle a tout plaqué. À présent, Jessica a ouvert un cabinet de détective et est parvenue à se déconnecter des surhumains qu'elle côtoyait jusqu'ici. Un soir, elle se rend dans un bar pour y descendre quelques verres et ce afin d'oublier sa journée et sa prise de bec avec un client et des policiers. Là-bas, elle croise Luke Cage avec qui elle discute, boit quelques verres et finit la nuit. Le matin, elle se remet doucement de cette nuit agitée et tombe sur une cliente à son arrivée au bureau. Visiblement fortunée, cette dernière souhaiterait retrouver sa petite sœur disparue depuis des semaines. Jessica Jones accepte et mène très vite l'enquête. Elle retrouve même la piste de sa cible assez vite et comprend qu'elle a un homme dans sa vie, un certain visage bien connu : celui de Captain America. Lorsque le corps de la jeune femme est retrouvée sans vie, la détective ne vient-elle pas de s'être mise dans une situation imprévue ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lorsque l'annonce du développement d'une série télévisée sur le personnage de Jessica Jones fut annoncée par Netflix et Marvel, de nombreux fans furent surpris. Loin d'être aussi populaire qu'un Daredevil ou un Punisher, la détective privée a un parcours assez récent dans les comics puisqu'elle est apparue pour la première fois en 2001 aux USA. Née de la plume de Brian Michael Bendis qui excellait dans des polars du type Torso ou Goldfish, le scénariste s'est vu proposer par Marvel de lancer un titre au sein d'une collection à la tonalité plus adulte : Max Comics. Dès le premier mot prononcé par l'héroïne, on sait que nous sommes loin de l'époque naïve de Marvel et que nous entrons dans une atmosphère plus sombre et fortement influencée par le polar. Le personnage principale se nomme Jessica Jones et est une ancienne super-héroïne qui a côtoyé un temps certains Avengers, avant d'abandonner une telle direction et de se lancer comme détective privé. Brian Michael Bendis utilise les techniques narratives qui lui ont jusqu'ici valu tous les honneurs. Son récit est immersif, ménage le Marvelverse astucieusement et offre aussi son lot de révélations. L'auteur intègre progressivement son héroïne à la mythologie de la Maison aux idées avec un savoir-faire impressionnant. Bendis n'omet pas en plus d'évoquer des thématiques obscures comme le monde des prédicateurs. Son héroïne est loin d'être une figure héroïque, son passé la hante et son quotidien est fait d'enquêtes, d'alcools, de clopes et de jurons. Jessica Jones est un personnage qui devient très vite attachant, on suit ses galères et ses crises existentielles avec un intérêt certain. Brian Michael Bendis est inspiré et le prouve à chaque page en offrant à Michael Gaydos des découpages aussi simple qu'osés en terme de structure narrative. Le dessinateur livre une prestation de haute volée avec un trait très esthétique. En plus, David Mack, Mark Bagley et Bill Sienkiewicz participent occasionnellement à quelques petites illustrations supplémentaires. Véritable trésor du label Max Comics, Alias est à présent renommé Jessica Jones : Alias du fait de la série télévisée. Cela n'est pas si mal car cela permet à de très nombreux lecteurs de découvrir cette fantastique série, tout en bénéficiant d'une magnifique couverture inédite réalisée à l'occasion par le trop rare David Mack. Du Marvel différent et excellent !