L'histoire :
La Citadelle Écarlate Le vieux roi Conan raconte à son ménestrel une aventure qui l’a marqué il y a quelques temps. Il devait affronter les troupes du roi de Koth, Strabonus. Mais c’était un piège et tous les hommes du Cimmérien furent massacrés. Seul l’ombrageux Conan eut la vie sauve mais il fut capturé par Strabonus. Ou plutôt par son âme damné, le terrible sorcier Tsotha-Lanti, un serviteur noir de Set. Alors qu’il se remémorait son passé grandiose, Conan rumina sa vengeance, enchaîné dans les sombres geôles de la forteresse de pierre que l’on appelle la Citadelle Écarlate.
Le Phénix sur l’épée Pramis, le scribe du roi Conan, a encore soif d’histoire et il vient interroger le grand roi. Il interrompt son entraînement au combat : malgré son grand âge, le royal Cimmérien n’a rien perdu de sa puissance et de son agilité à l’épée. Les deux hommes boivent un verre devant la statue de Rinaldo. L’occasion pour Conan de raconter comment ce misérable ménestrel a trahi les siens et comment il l’a payé de sa vie…
L’heure du Dragon Le roi Conan a la mine des mauvais jours. Il faut dire que c’est un triste anniversaire aujourd’hui : la mort de sa reine Zenobia. Il vient se recueillir gravement sur sa tombe mais un bruit le sort de sa méditation. Il dégaine son épée à la vitesse de l’éclair. Quel est le pourceau qui ose le déranger dans un tel moment ? Il s’agit de Pramis, le scribe, qui a été mandaté par le conseiller Publius. Il est ici pour continuer à écrire les aventures de Conan et sa rencontre avec Zenobia.
Conan le Conquérant Conan compte bien se venger de l’humiliation qu’il a subi mais il sait que pour vaincre le sombre sorcier Xaltotun, il n’a pas le choix. Il doit retrouver le Coeur d’Ahriman, cette gemme maudite qui permettra de neutraliser cette âme damnée de Set. Le voilà donc arrivé sur le port de Messantia à la recherche du voleur Beloso. Il vient quémander l’aide d’un vieil ami, le marchand Publio…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Panini a frappé fort avec cet omnibus incroyable dédié à Conan. Pas moins de cinq récits phares et cultes vous attendent dans cette immense intégrale, volumineuse et splendide, digne du grand personnage inventé par Robert E. Howard. Le titre porte bien son nom : tout simplement colossal et pour une fois, le prix en vaut véritablement la chandelle. N’ayons pas peur des mots : ce livre est une véritable œuvre d’art, sûrement la plus belle édition existante sur les nombreuses aventures du célèbre Cimmérien. L’objet est monstrueux, doté d’une sublime couverture qui sent le souffle épique et d’une mise en page façon grimoire impressionnante de beauté et de qualité. A l’intérieur, c’est plus de 650 pages de bonheur à l’état pur. Les récits (parus initialement entre 2011 et 2015) sont des reprises de quelques nouvelles marquantes de Conan ainsi que le célèbre Conan le Conquérant. Timothy Truman fait un choix habile en insérant le scribe Pramis, ce qui lui permet de jongler entre plusieurs chronologies. De sorte que la série est une somme complète des très nombreuses identités de Conan qui était éclaireur, pirate, barbare solitaire, mercenaire, général d’armée et bien entendu roi. Voir Conan couronné et aux tempes grisonnantes, le regard dur et le visage bardé de cicatrices est un plaisir en soi et les retours en arrière permettent de souligner encore plus le caractère fabuleux de l’épopée du personnage. Les textes sont fidèles à l’œuvre d’Howard et Truman fait un travail intelligent de synthèse et d’adaptation. On ressent la puissance hors normes des récits d’Howard et la sauvagerie hypnotique de son univers. Que ce soit les Pictes farouches ou la beauté envoûtante des femmes, la violence des combats ou encore les sorciers maléfiques qui vouent un culte à Set, cette intégrale reprend à la perfection tout l’univers unique de Howard. On le sait, depuis les célèbres couverture de Frank Frazetta, le visuel est aussi déterminant dans les œuvres de Conan. Tomas Giorello est tout simplement l’un des meilleurs artistes qui ait travaillé sur le personnage. Son trait si racé et puissant incarne un Conan inoubliable, qu’il soit jeune loup ou lion vieillissant. Il y a une espèce de majesté dans les personnages et une grandiloquence toute épique dans la beauté des corps et la sauvagerie des combats. Chaque planche est un délice pour les yeux et on se rend compte de l’immense talent de l’artiste avec les quelques planches originales de fin de livre. King Conan a désormais le chef d’œuvre qu’il méritait : un morceau de roi !
