L'histoire :
La guerre de sécession a fait de nombreuses victimes, à tous les niveaux, militaires et civils. Wes Cutter était parti se battre pour les confédérés, croyant que ce combat était celui des libertés individuelles et non pour la cause esclavagiste dont il n’a que faire. On a tout dit sur cet homme : qu’il était en prison, qu’il était mort… Pourtant, alors que Barsom et ses hommes surveillent les troupes yankees pendant une nuit, ce dernier voit débouler non loin d’eux un cavalier. Il s’agit bien de Wes. Mais il n’est pas le bienvenu : il est obligé d’abattre ses adversaires avant que ceux-ci n’aient le temps de dégainer leur arme. Il continue alors sa route, un mystérieux cavalier à ses côtés, ainsi qu’une mule visiblement très chargée. Il va à Blackwater, où se trouve sa maison. En ville, l’accueil n’est pas des plus chaleureux, tant et si bien que les deux hommes n’y font pas de vieux os. Plus tard, le retour de Wes au bercail n’est pas vraiment prévu : sa femme a fui le domicile et des soldats yankees l’occupent.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Loveless est une création de Brian Azzarello, scénariste responsable de l’excellente série 100 Bullets, également chez Panini Comics. Cette fois, plutôt que d’explorer un milieu urbain et contemporain, l’auteur revient sur l’histoire un peu trouble d’un homme, à la fin de la guerre civile américaine. Ce western pur jus devrait faire plaisir aux amateurs de la cinématographie de Sergio Leone. La narration multiplie les flashbacks avec ingéniosité et les dialogues rappellent quant à eux la série Deadwood. En revanche, le héros n’est guère attachant pour le moment. Le fait de connaître son passé se révèle néanmoins croustillant : il n’est pas impitoyable (comme Clint Eastwood) pour rien ! En choisissant un confédéré pour héros, le scénariste vise juste et montre un récit beaucoup moins manichéen que d’ordinaire sur le sujet. La mise en relief est confiée à Marcelo Frusin (Hellblazer), un dessinateur argentin dont le style ressemble à celui de son compatriote Eduardo Risso (sur 100 Bullets). Ses encrages appuyés et son découpage cinématographique sont parfaitement adaptés à cet univers. Le seul reproche, pour l’instant, concerne les visages des protagonistes qui se ressemblent un tantinet. Un début prometteur…