L'histoire :
C’est l’un des pires jours de sa vie : un jour qui lui rappelle l’autre pire jour de son existence. Auparavant, c’était oncle Ben et maintenant Tante May. Mais pour les deux fois, c’est toujours de sa faute. La première fois, il n’avait pas arrêté le cambrioleur qui a finalement tué son oncle. Cette fois-ci, il a mis en danger sa tante en dévoilant son identité. Tous ses ennemis ont pu s’attaquer facilement à son entourage et voilà comment il se retrouve en pleurs devant un lot d’hôpital. Tante May est dans un sale état et il a peur que le pire se produise. Mais Peter Parker est loin d’être au bout de ses peines. Le médecin arrive et se renseigne sur l’assurance de la malade. Elle n’a ni carte d’identité, ni assurance. En effet, Peter ne veut pas faire deux fois la même erreur et il l’a inscrite à l’hôpital sous un faux nom. Or aux États-Unis, ceux qui sont en situation irrégulière n’ont pas le même statut et n’ont pas droit au même traitement. Il faut donc des papiers de façon urgente, sinon tante May sera transférée dans le service des indigents. Peter réprime sa rage car il sait que le médecin ne fait que respecter le protocole. Mais il ne laissera pas faire. Sa tante a droit à des soins comme n’importe qui. Il va donc voir celui qui est également responsable de cela et par lequel tout a commencé avec sa loi de recensement de super-héros : Iron Man !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le numéro 7 de la collection Marvel les grandes sagas revient sur un événement éditorial qui résume parfaitement la difficulté parfois rencontrée par les auteurs pour coller à la continuité, tout en renouvelant les personnages. Un jour de plus a fait couler beaucoup d’encre en 2007, à plus d’un titre. D’abord, parce qu’il marque la fin du run de Joseph Michael Straczynski sur Amazing Spider-Man, mais aussi parce que ce projet s’est terminé en eau de boudin avec une brouille tonitruante qui a poussé le talentueux scénariste à tourner le dos à Marvel. En effet, ces cinq numéros avaient pour objectif de revenir en arrière et de faire annuler le mariage entre Peter Parker et Mary Jane, afin de permettre d’ouvrir de nouvelles possibilités à Spider-Man ! Projet hasardeux s’il en est, qui a fait controverse chez les fans du tisseur. Tant et si bien qu’il a fait naître de grosses tensions entre Stracz et Joe Quesada, avec sa double casquette de dessinateur et de chef éditorial. Au final, Quesada a dû terminer seul cette pirouette scénaristique. Malgré ce contexte très compliqué, on lit une belle histoire, un peu courte mais profondément humaine. La solution de Straczynski est diablement maline et ne fait pas artificielle, notamment grâce à une écriture introspective particulièrement émouvante. Le scénariste réussit le tour de force de transformer cette contrainte saugrenue en avantage narratif pour créer une page totalement inédite sur Spidey. Le graphisme plein de détails, très nerveux de Quesada est également remarquable, renforçant l’humanité qui se dégage de chaque page. C’est donc une parenthèse très particulière du Spider-Verse qui vous est proposée, mais elle a ce parfum spécial d’un mini-récit jamais lu auparavant.