L'histoire :
Le mauvais temps approche. Cela ne l’empêchera pas de régler quelques comptes : des coups de poing pour se faire respecter et punir ceux qui le méritent. L’orage éclate et la tempête arrive. Il est temps de partir mais une mauvaise surprise attend Logan dehors : des hommes armés le braquent. D’habitude ce n’est pas un problème et il a même de la peine pour ceux qui commettent la folie de le provoquer. Il n’a donc pas peur de prendre une balle perdue mais il ne s’attendait pas à être aussi fatigué une fois qu’il a reçu la balle. Un tranquillisant ! Il en faut plus cependant pour neutraliser Wolverine et, toutes griffes dehors, il essaie de se débattre mais il a sous-estimé ses adversaires et il a surestimé ses forces. Il finit par s’évanouir pour se réveiller… rasé avec plein de tubes collés à son corps et englouti par un liquide dense. De mauvais souvenirs pour Logan, du temps où il était un cobaye et où on a transformé son corps en adamantium. La douleur, la souffrance, le temps qui se dilate et ne s’arrête plus. Il a beau tenter de sortir des griffes et de s’extraire de ce piège, rien n’y fait. Il revit le cauchemar qui l’a changé à jamais. Qui peut bien lui vouloir du mal et pourquoi ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Marvel les grandes sagas s’intéresse désormais à un grand personnage du catalogue Marvel mais aussi à un récit qui marque un tournant dans l’histoire de Wolverine : son passé qui explique comment il est devenu un mutant quasi indestructible. Moment clef donc que ce comics de Barry Windsor Smith et même si, aujourd’hui, l’on connaît tous le terrible épisode où Logan devient un jouet aux mains de sadiques scientifiques, il faut savoir qu’à l’époque, Marvel refusait d’expliquer les origines du griffu. Windsor Smith apporte donc un éclairage nouveau en 1991 et son récit fait date, par l’originalité profonde du comics et par sa violence aiguë. Oubliez l’interprétation gentillette de Hugh Jackman au cinéma. Ici, tout n’est que chair, sang et souffrance. Vous ne verrez jamais plus Wolverine comme avant et Windsor Smith lui enlève toute humanité. Totalement nu comme un animal sauvage et féroce, il n’est plus qu’un amas de peau et d’os aux mains de scientifiques pervers, terrible cobaye et victime de la folie humaine. La narration est aussi très déstabilisante : dans un lent et répétitif récit, Windsor Smith s’éloigne du sens pour proposer une peinture quasi surréaliste de la souffrance comme si l’on plongeait dans un puits insondable de douleurs. Le lecteur se mue lui aussi en cobaye du récit et suit le martyre atroce de Logan, à grands coups de tortures et de couleurs saturées et psychédéliques. On ne ressort pas indemne d’un récit aussi fou mais comment mieux montrer la barbarie humaine qu’en transformant le lecteur en victime expiatoire ? Wolverine pourra en témoigner : l’homme est un loup pour l’homme…
