L'histoire :
Est-ce que c’est l’âge, la fatigue ou la lassitude ? Toujours est-il qu’il a encore fait une erreur. A la limite, ce n’est pas le pire. Pas même le sourire narquois et désagréable du client qui le snobe avec mépris. Non le pire, ce sont les hurlements de son chef. Quand le jeune client désagréable sort, son patron lui dit tout net qu’il est viré. Encre un job de perdu, encore une galère à venir et encore des soucis à gérer pour payer les factures. Peter n’a même pas de quoi payer des fleurs pour l’anniversaire de son mariage. Autant se servir soi-même avant de quitter définitivement les lieux. Mais le patron ne manque pas de hurler en guise d’adieu que ce qu’il a pris sera retenu sur sa feuille de salaire. Quand il sort, Peter se fait bousculer par deux jeunes en fuite. Des gros bras de l’Empire sont à leur trousse et parviennent à rattraper l’un d’entre eux. Horrifié, Peter voit la scène. Le jeune prend plusieurs coups tant et si bien que Parker tente d’intervenir pour calmer les durs à cuire. Mais il se prend un coup dans le nez et il saigne abondamment. Les gars de l’Empire finissent par coffrer le jeune et Peter voit une jeune fille regarder la scène. Elle pleure à chaudes larmes et demande au vieillard pourquoi il n’est pas intervenu. Peter Parker ne dit rien et rentre a pas lents à son appartement, le sang coulant toujours de son nez explosé.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Multiverse s’intéresse maintenant à un procédé parfois utilisé par certains auteurs : aller dans le futur et voir ce que deviennent les super-héros que l’on connaît. On pourrait un peu tiquer car raconter l’avenir ne fait pas vraiment partie du Multivers mais on peut aussi estimer que chaque récit un peu « hors ligne » peut faire partie d’un monde à part. Et on est heureux de (re)découvrir un titre peu souvent réédité (a la différence du tome précédent de cette collection) paru en 2007 : Spider-Man Reign. Kaare Andrews surfe sur les œuvres de Frank Miller et imagine un récit inquiétant où tout est sombre, glauque et déprimant. Vous aurez du mal à reconnaître Spider-Man (du moins au début du récit) et ce cauchemar futuriste est si épais et si poisseux qu’on ressent un malaise et une pesante oppression. Quoi de mieux pour peindre un état totalitaire donc? Malgré tout, le changement fait mal car vieillir Batman et le rendre désabusé passe encore mais là, on parle de Spidey, le super-héros le plus cool et le plus fun de chez Marvel ! Même si certains passages tournent à l’exercice de style ou à l’hommage parfois trop appuyé à Frank Miller, cette réécriture du Spider-Verse marque les esprits. Notamment par son graphisme incroyable. Là encore, on pense à la modernité et l’audace de Miller mais les couleurs ternes et grisâtres de José Villarubia ajoutent une autre dimension au style d’Andrews. Un Spider-Man vraiment pas comme les autres.
