L'histoire :
La vie de la jeune Becky avait basculé lors de son 21ème anniversaire. Une ombre mystérieuse était venue lui arracher le cœur. Elle aurait dû mourir, mais pourtant, elle est toujours vivante. Elle a découvert qu'elle était une sorcière. Atteinte d'achromatopsie, elle ne voit la vie qu'en noir et blanc. Pourtant, peu à peu, elle va commencer à distinguer quelques couleurs, traces de puissance magique. Mais dans un excès de colère, elle libère sa sorcellerie, et l'expose ouvertement à tous les habitants de Manhattan. Du sommet d'un building, elle fait exploser un halo vert luminescent autour d'elle. Le secret si bien conservé jusqu'ici, autour de ce monde fantastique et parallèle, est maintenant menacé ... La jeune femme décide de se servir de sa magie pour renommer Fer, qu'elle considérait comme un allié, mais qui l'a trahie. Sous l'effet de ce sort, il devient son serviteur. C'est d'ailleurs à ce moment charnière que le roi Taranis, celui qui détient le coeur de Becky, décide de faire son apparition. La sorcière veut saisir cet instant pour confronter ce voleur dans un face à face. Mais lorsque celui-ci kidnappe l'un de ses plus proches amis, elle ne peut se résigner à le combattre. Il y a trop d'enjeux. Du moins pour le moment ... Car elle est bien décidée à contrôler ses pouvoirs pour récupérer ce qui lui appartient et qui lui a été dérobé.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second tome, nous continuons de suivre Becky, qui vient de découvrir qu'elle est une sorcière et qui comprend mieux les enjeux du monde qui l'entoure. Cette suite est tout aussi séduisante graphiquement que le premier volet. Le travail d'illustration y est magistral, moderne, sublimant personnages et décors dans un noir et blanc maîtrisé, mais en apportant par petites touches ou par des pleines pages, de la couleur, qui nous fascine davantage. En alternant des passages sensuels et sentimentaux avec des moments d'actions dynamiques, le récit est rythmé visuellement. Quant au scénario, il reste parfois un peu confus, mais pourtant foisonnant en références (mythologiques, historiques ou plus contemporaines). Comme le personnage principal, nous allons peu à peu découvrir cet univers nouveau et mystique, découvrir la puissance de sa magie. Elle va mener un véritable travail d'archiviste pour tenter de déceler à travers les écrits et les traces du passé, comment dompter ses pouvoirs. Mais elle finira par comprendre que le meilleur moyen de les maîtriser n'est pas de faire comme ses prédécesseurs mais d'inventer sa propre magie, celle qui lui correspond, celle qu'elle incarne. Alors, elle pourra pleinement en être maître. Cette quête initiatique est prenante et les personnages féminins y ont une place importante. Elles sont des héroïnes fortes, qui inspirent la puissance et la crainte à leurs homologues. Les dernières pages de ce comics ne sont pas illustrées : nous avons droit à deux nouvelles «bonus», tirées du recueil The fall, qui approfondissent des passages concernant certains personnages, passés sous silence dans la bande dessinée. Une série qui questionne sur la place de la magie dans notre quotidien et les formes diverses qu'elle peut prendre.