L'histoire :
Sophie a demandé à Stacia de la rejoindre dans le parc afin de lui annoncer une grande nouvelle. Elle lui demande en effet de la suivre et l'emmène auprès des autres Prométhéa à Immateria. Celles-ci ne savent pas ce qu'une humaine peut bien faire ici et interrogent alors Sophie. Cette dernière annonce vouloir retrouver Barbara et voudrait que Stacia occupe le rôle de Prométhéa, le temps de son absence et ce, avec l'aide d'une des héroïnes de la science, Grace. Si la décision de Sophie ne fait pas l'unanimité, elle est néanmoins irrévocable et rien ne pourra la changer. Sophie part alors le long d'une des routes d'Immateria. Après quelques rencontres, elle croise De Charon qui lui propose de traverser le fleuve. Celui-ci l'a conduit jusqu'à un navire de plaisance, le Nancy Nox, à bord duquel elle fait la connaissance de personnages illustres comme Shakespeare ou Napoléon. Sophie trouve rapidement Barbara : elle est auprès de Steve mais n'a pas vraiment l'air heureuse. En fait, celui qu'elle aime n'est pas vraiment devant elle, il s'agit en fait de son souvenir et pas du véritable Steve…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un volet précédent scénaristiquement moins ambitieux, Alan Moore envoie enfin Sophie à Immateria, sur les traces de Barbara. Cette fois, le scénariste anglais se fait littéralement plaisir en explorant les thèmes qui lui sont chers : la magie, la mythologie, la science, la religion… Tous sont habilement développés et on apprécie la verve dont fait preuve Moore pour nous pousser à réfléchir sur ses propres valeurs. Dans son approche, Promethea pourrait se rapprocher par instant de Sandman de Neil Gaiman. Pour accompagner ce scénario, les dessins de J.H. Williams III marquent une nouvelle fois l'esprit par leur virtuosité. Son travail sur les effets de style est encore plus poussé et bénéficie d'une grande attention. Le chapitre intitulé De la vie sur Mars jouit d'une bichromie étonnante, mettant en avant le travail de ses assistants, Mick Gray à l'encrage et Jeromy Cox aux couleurs. Les délires visuels sont donc nombreux et impressionnants, même si parfois on doit se pencher avec un plus d'attention sur certaines planches tant les détails, le cadrage ou le découpage peuvent s'avérer complexe. Un tome confirmant la maestria de ses créateurs, excellent !