L'histoire :
Dans une salle obscure, des types mal famés jouent au poker. L'un d'eux porte un masque de Daredevil et un autre le casque d'Iron Man. Une voix leur annonce que le rapt et le commerce d'enfants est à présent terminé. Les hommes se lèvent alors et tentent de tuer l'intrus utilisant katana et autres armes à feu. Manque de chance, leur adversaire sort des griffes en adamantium de ses mains et les plantent dans ses ennemis. Celui que l'on appelait autrefois Wolverine sort de là couvert de sang mais victorieux. Avec son action, Logan a libéré des femmes et toute une ville d'un gang violent et tyrannique. Il repart ensuite à cheval en direction de chez lui. Il traverse un paysage ardent et désolé, jusqu'à ce que, venu vraisemblablement du ciel une tête d'Ultron s'écrase près de lui. Il la ramasse et, une fois arrivé à domicile, la montre à Danielle. Il ne s'agit pas d'une version d'Ultron existante, pas depuis plus de 50 ans. D'où provient-elle ? Il choisit alors de se rendre auprès d'Emma Frost, la seule mutante qu'il n'a pas tué. Celle-ci vit ses derniers instants mais dit à Logan que cet objet ne peut venir que d'un seul endroit : au-delà du mur !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Venant clore un run anthologique sur les Avengers, le crossover Secret Wars de Jonathan Hickman a mis en place un univers composé de plein de mondes issus de différentes dimensions et créé par un certain Fatalis. De ce postulat, les autres auteurs vont créer des tie-ins, des titres parallèles à l'event, complétant ou non la trame principale en se penchant sur des personnages secondaires. Alors que les lecteurs venaient à peine de se remettre de la mort de Wolverine, voici qu'un titre Old Man Logan est apparu. Si le nom vous rappelle quelque chose, c'est normal car il s'agit d'une maxi-série culte de Mark Millar et Steve McNiven publiée en 2010. Le scénariste Brian Michael Bendis a eu l'idée de reprendre l'univers développé par son homologue écossais et de le greffer au Battleworld, le monde créé par Fatalis. Nous retrouvons un Logan vieux, déambulant dans un décorum mêlant western et post-apocalyptique et dans un monde dénué de héros, justiciers qu'il a tué en se faisant manipulé par des vilains. Si l'on s'interroge au départ sur le bien fondé de ce récit, la mayonnaise prend bien. Bendis poursuit la voie de la violence et du désespoir mise en place par Millar et va envoyer Logan dans différents territoires. Nous avons là une sorte de voyage dans des zones sinistrées où les menaces sont omniprésentes et l'espoir toujours aussi lointain. L'histoire est rythmée et le découpage efficace. C'est l'italien Andrea Sorrentino qui se charge de mettre en scène Old Man Logan et il le fait avec le style atypique qui nous avait accroché sur Green Arrow. Les couleurs saturées de Marcelo Maiolo insufflent un surplus indéniable en terme d'atmosphères. Certes, ce récit n'est pas au niveau du récit initial mais se glisse formidablement bien dans l'univers mis en place par Secret Wars, tout en ouvrant sur la fin des opportunités qu'un certain Jeff Lemire saura exploiter par la suite. Un bon titre.