L'histoire :
Norrin Radd. Ce nom au son cristallin est la terreur de tout l'univers. C'est ce nom qui amène la destruction, le vide, la mort et l'extinction. C'est ce héraut au cœur lâche sans l'âme d'un héros qui annonce la venue de son maître, le terrifiant et immense Galactus. Silver Surfer semble totalement insouciant et hermétique au malheur et souffrances qu'il propage. Il observe son maître dévorer une planète entière sans jamais sourciller ni réagir. Pas de sourire, pas de larme, pas d'émotion. Et pourtant, le héraut du chaos déteste ce spectacle. Chaque élimination, chaque extermination, chaque ravage le hante à jamais. Il doit faire sa mission mais il en soufre dans un éternel recommencement. Il se dirige vers une nouvelle planète pour encore revivre les mêmes scènes de cauchemar. Pourtant, celle-ci n'a pas le même parfum. Il s'y dégage une odeur inquiétante et poisseuse. Il arrive devant un immense mausolée gardé par trois personnes puissamment armées et en cuirasse. Tout cela n'annonce rien de bon. Il sent, il sait qu'il va devoir se battre même s'il n'en a aucune envie. Les trois géants se dirigent vers lui, menaçants. Avec toute leur puissance formidable et leurs armes gigantesques, ils mettent à mal la défense du Surfer. Mais Norrin en a vu d'autres et a déjà combattu à maintes reprises. Ce n'est pas ce combat qui l'inquiète. C'est ce que cache le mausolée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Donny Cates n'a pas fini de surfer dans l'espace et après plusieurs aventures cosmiques avec certains personnages Marvel, le voici à l'assaut d'un des personnages les plus fascinants de la firme : le Silver Surfer. Dans un récit un peu court mais superbement poétique, le scénariste propose une plongée unique dans le cosmos. Et c'est la force «subliminique» de son comics : laisser parler et vivre le dessin de Tradd Moore. La puissance graphique est à couper le souffle et une telle virtuosité n'est assurément pas humaine ! Moore parvient à faire un mix incroyable de très grands artistes peintres comme Picasso, ou Salvador Dali, tout en l'alliant à un style psychédélique caractéristique des années 60 aux USA. Les mouvements vertigineux, les cases grandiloquentes, la réalité qui se tord, les couleurs sublimes de Dave Stewart sont une invitation à un voyage unique dans l'espace et le temps. Le tour de force est incroyable, d'autant que l'artiste synthétise également les œuvres visuelles de Jack Kirby, Esad Ribic et Moebius. Un mélange stupéfiant, comme si Tradd Moore s'était transformé en un Galactus qui aurait avalé tous ces prestigieux artistes pour en sortir encore plus fort ! Les mots simples mais directs et plein de puissance métaphysique de Cates s'allient parfaitement au graphisme habité de ce comics pas comme les autres. Le Surfer a la chanson de geste qu'il mérite...