L'histoire :
C’est toujours la même émotion. Il aura beau le faire des milliers de fois, il aura toujours ce petit picotement de peur avant de se lancer dans la foule. Quelle que soit la hauteur du building, il aura ce temps d’hésitation. Mais quand il entend un cri, il oublie ses peurs et il fonce, comme il a toujours fait. Le boulot de Spider-Man, c’est de sauver les gens alors il ne se pose plus de questions et il plonge dans la furie de la ville. Un trou sur le pont qui n’a jamais été réparé. Et ce qui devait arriver arriva. Un camion est encastré et a eu un accident. Le véhicule est au bord du précipice. Il faut se dépêcher. Spidey lance ses toiles pour rejoindre les malheureux. C’est un père et sa fille. Le temps presse et le camion va basculer dans le vide. Pas le temps de tergiverser : le super-héros casse la vitre passager et empoigne le père et sa fille. Le lance-toile fait le reste tandis que le camion explose dans sa chute en contrebas. Spider-Man dépose délicatement la famille qu’il vient de sauver mais la jeune fille, terrorisée, lui frappe le poitrail à l’endroit du logo de l’araignée. Le père, confus, s’excuse et lui offre de l’argent pour le remercier. Mais Peter Parker ne fait pas tout cela pour de l’argent. Même s’il en a besoin, il refuse les billets et préfère lui dire qu’il donne cet argent à des gens qui en ont vraiment besoin.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est un petit événement : Tom Taylor, l’un des monstres sacrés de chez DC s’attaque à un monument de chez Marvel : Spider-Man ! Son projet a tout d’un bon Spidey et l’on sent le puissant respect du personnage à chaque page. L’importance de New York, de la famille et des amis, la puissance de l’amour, l’humour qui claque, les hautes voltiges, les méchants charismatiques et les combats spectaculaires. Taylor s’adapte parfaitement au style de l’araignée et l’on croit presque lire un run de Brian Michael Bendis façon Ultimate. En effet, on y voit aussi des passages novateurs et originaux : Tante May qui traverse un moment plus que difficile, Spider-Man qui conduit une voiture volée pour échapper à la police, les Sinistre beaucoup plus nombreux que six, les Avengers se battant dans le royaume d’Asgard en plein hiver, sans oublier des personnages inventés comme la Rumeur ou Helminth. On sait que Taylor aime également intégrer bon nombre de personnages et c’est aussi un festival de super héros comme si le crossover venait de force dans l’univers Spider-Man. On reste néanmoins un peu déçu quant au traitement des intrigues : la mise en place est toujours passionnante et sans faux col mais les résolutions finales sont très souvent rapidement balayées et trop vite oubliées. Les mini séries qui viennent s’intégrer dans le run sont également de qualité irrégulière et l’on côtoie le brillant et l’anecdotique. Côté dessin, on retiendra surtout la prestation de Juann Cabal. Le style si moderne et si épuré de l’artiste espagnol nous rappelle le talentueux Bruno Redondo. On attend un peu plus de la coqueluche de Marvel même si ses nouvelles aventures valent tout de même le détour.
